Patrick DALY, Prêtre et Secrétaire Général de la COMECE : En 2014 l’Europe est à un carrefour !

Lundi 24 février 2014, à l’invitation du Conseil National « Famille et Société » et de son président, Jean-Luc BRUNIN, Evêque du Havre, 34 délégués des « instances sociales » des Diocèses de France étaient réunis au 58 Avenue de Breteuil à Paris, siège de la Conférence des Evêques de France. La matinée était consacrée à la rencontre du Père Patrick DALY, Secrétaire Général de la Commission des Episcopats de la Communauté Européenne (COMECE) et l’après midi à la présentation du livre et du DVD « Notre Bien Commun » parus aux Editions de l’Atelier : un outil pédagogique de présentation et de formation à la « Pensée Sociale de l’Eglise »

Patrick DALY, prêtre Irlandais de 62 ans, est depuis un an Secrétaire Général de la COMECE. Il connaît bien la Commission Européenne puisqu’il a déjà collaboré avec elle comme interprète avant d’être prêtre. Il est polyglotte. En plus de l’anglais il maîtrise le français, le néerlandais, l’italien et l’allemand ! Une fois ordonné prêtre en 1991, il reviendra au contact des affaires européennes grâce à son étroite collaboration avec la COMECE comme Assistant de Mgr COUVE DE MURVILLE, le délégué de la COMECE pour l’épiscopat d’Angleterre et du Pays de Galles dans les années 1990.

Dublinois d’origine et historien de formation (il est notamment diplômé en histoire médiévale à l’Université de Louvain), Patrick DALY est prêtre de l’archidiocèse de Birmingham au Royaume-Uni.

Patrick DALY m’a confié qu’il a lu une grande partie de l’œuvre d’Emile Zola et en particulier l’intégralité des « Rougon-Macquart » (20 romans dont « Germinal », « la Bête humaine », « la faute de l’abbé Mouret »…) ! Combien de Français peuvent en dire autant ?

La Communauté Européenne est née en 1957 et la COMECE en 1980. A l’origine elle réunissait 12 Conférences Episcopales. Actuellement elle compte 28 évêques. Le Cardinal Reinhard MARX, Archevêque de Munich (Allemagne) en est le Président.

La COMECE entretient un dialogue permanent avec la Commission Européenne – et ce dialogue se réalise dans un cadre œcuménique. Le Cardinal Marx est reçu régulièrement par les trois présidents : le Président de La Commission : le Portugais José Manuel BARROSO, le Président du Parlement Européen : l’Allemand Martin SCHULTZ et le Président du Conseil Européen, le Belge Herman VAN ROMPUY. Tous les trois ont été formés dans leurs pays d’origine à la « Pensée Sociale de l’Eglise » et cela facilite évidemment le dialogue même si chacun d’eux met au premier plan ses opinions politiques ! Ce ne sera probablement pas le cas de leurs successeurs.

Les questions en débat dans ces échanges portent principalement sur 3 domaines :

  • Les conséquences sociales de la crise économique et financière
  • Le respect de la dignité humaine (de la conception à la mort naturelle)
  • L’impact de la législation Européenne sur les rapports Eglises – Etats

L’Eglise met en avant ses convictions :

  • Non discrimination
  • Protection de la vie
  • Justice et Paix (en particulier dans les domaines de l’intégration sociale et de la migration)

A la COMECE nous ne sommes pas arc-boutés sur un combat pour la reconnaissance des « racines chrétiennes » de l’Europe – même si bien entendu la connaissance de l’Histoire est une donnée fondamentale de la Construction Européenne. Il nous parait beaucoup plus important que soient mises en œuvre aujourd’hui les intuitions des « Pères » de l’Europe : le Chancelier Allemand Konrad ADENAUER et l’Homme Politique Français Robert SCHUMAN (qui étaient tous deux Chrétiens) : « la Subsidiarité et la Solidarité » qui sont deux principes instruits directement par la Pensée Sociale de l’Eglise.

A la Base de la Construction Européenne il y a l’idée de réconciliation et l’idée de tempérance qui sont les fondements de la Paix en Europe depuis 70 ans. La singularité du Projet Européen est celle d’un projet économique basé sur la construction de la Paix, une Association Libre « d’Etats-Nations ».

Mais depuis l’élargissement de 2004 et 3 ans après l’ouragan de la crise bancaire, nous assistons au retour des nationalismes et à une crise d’identité Européenne sans précédent.

Voulons-nous une Europe affaiblie ? Voulons-nous une Europe à deux vitesses ? (la zone Schengen, la Zone Euro puis des « satellites » ?)

Les citoyens de l’Europe ont-ils conscience d’être citoyens Européens ?

Nous avons un impérieux besoin de relire notre histoire pour nous réapproprier le projet Européen et pour lui donner un nouveau souffle !

Lors des élections Européennes de mai prochain les Eglises se mobilisent pour faire campagne contre l’abstention.

Denis Chautard

Prêtre de la Mission de France

Délégué Diocésain à la Solidarité

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