Quelles doivent être les qualités humaines et personnelles d’un bon maire ?
25 mars 2014Quelles doivent être les qualités humaines et personnelles d’un bon maire ?
- En tout premier lieu, je classerai l’écoute et le contact humain :
Comme un chef d’orchestre qui repère toutes les imperfections dis-harmonieuses pendant que le morceau est joué, qui prend le temps de discuter avec les musiciens pour comprendre ce qui ne va pas afin d’y remédier, et qui sait se mettre à la place des auditeurs afin de savoir exactement ce que EUX entendent du concert depuis leurs places respectives...
Il est en effet essentiel qu’aucun des concitoyens ne se trouve dans un « angle mort » de la vie sociale, ou l’on voit très bien ailleurs ce qu’il en advient.
Mais il sera aussi comme un bon médecin généraliste qui prend le temps d’ausculter son malade (son village) avant de poser un diagnostic, afin de ne point soigner seulement les symptômes de surface mais bien les causes profondes de la maladie.
Car bon nombre de villages sont « malades ». Malades de la lèpre de leurs habitats, malades de la pollution, malade de leur ghettoïsation (ça reste à résoudre par une plus grande mixité sociale), malade de leur immobilisme culturel (là aussi, il y aurait à faire avec les ressources locales, et pas seulement avec des entreprises extérieures), ou malades de leur endettement.
Il devra envisager les interactions entre les décisions qu’il prend (souvent de bonne foi pour régler un problème précis) et les conséquences et changements induits pour la vie des habitants et activités, au lieu où s’appliqueront ces décisions. Et cela autant en termes d’équipements matériels (transports, réseaux souterrains, équipements municipaux, etc.) qu’en termes de lien social et d’environnement.
On n'a trop longtemps considéré que le seul aspect économique. Les effets pervers de l’omission des autres aspects pendant les décennies précédentes, à commencer dans les années 60’ se font aujourd'hui ressentir.
- En second, je placerai le sens de l’Organisation :
Il est en effet très important de consulter régulièrement, et pas seulement tous les six ans !
En ce sens, l’idée d’une Démocratie Participative n’est pas nouvelle, bien que trop rarement appliquée en France. Si elle ne doit évidemment pas se substituer à la Démocratie Représentative, elle doit la compléter, voire aider à la corriger ponctuellement s’il y a lieu.
Avec les commissaires de quartier plus ou moins accessibles directement à tous nos concitoyens, on pourrait penser qu’elle est mise en œuvre... C’est en partie vrai, mais il est cependant important de la développer pour que davantage de nos concitoyens s’impliquent, et pas seulement les organisations de Commerçants.
- En trois, il doit être bon gestionnaire, ce qui veut dire en réalité bon arbitre :
Car tout se résume toujours à une question de choix entre les priorités de niveaux
différents, afin de ne pas faire n’importe quoi des deniers publics.
Cette qualité est trop rarement reconnue, car il est parfois nécessaire dans une société
par ailleurs démocratique de faire des choses qui n’emportent pas immédiatement
l’adhésion du public qui n’a pas toujours la même hauteur de vue ni les responsabilités
d’un Maire.
C’est en effet vers lui qu’on se retourne quand les choses se passent mal.
- En quatre il doit savoir s’entourer et déléguer :
Afin de s’assurer le temps disponible pour pouvoir faire les trois choses précédentes, sans
oublier de réfléchir sur les options possibles et méditer sur le sens de sa mission.
Ceci me semble résumer les trois ou quatre qualités primordiales pour faire un bon Maire.
Le reste est accessoire puisque le reste peut être délégué, secteur par secteur et département par département, à des Adjoints et Conseillers qui n’auront pas nécessairement les mêmes qualités personnelles mais en auront d’autres, plus spécialisées et complémentaires.