24 juin, Fête de Saint Jean Baptiste

Ils sont deux personnages de l’Evangile dont l’Eglise ne célèbre pas la fête le jour de leur mort, mais le jour de leur naissance : Jésus et Jean Baptiste.

Jean-Baptiste inaugure la naissance de ce monde nouveau qui advient avec le Christ.

Voilà pourquoi ce texte « naître » de Jean Debruynne est particulièrement en résonnance avec la fête de Saint Jean Baptiste

Naître

C’est se déposséder

C’est s’accepter avec ses deux mains nues

Et son visage à découvert

Naître

C’est quitter son masque et son déguisement

Naître

C’est oser, c’est prendre le risque

C’est quitter la terre ferme

C’est ne pas savoir à l’avance ce qu’il y a devant

C’est accepter l’inconnu, l’imprévu, la rencontre

Naître

C’est inventer de nouveaux mondes

Qui deviendront des mondes nouveaux

Naître

C’est tout laisser derrière soi

Ses greniers et ses gardes manger

Ses coffres forts et ses sécurités

Ses habitudes et ses certitudes

Naître

C’est quitter son abri

C’est essuyer le vent de face

Et porter le soleil sur son dos

Naître

C’est avoir trop froid et trop chaud

Naître

C’est n’avoir plus d’autre maison que le passage

C'est accepter que le pain n'ait plus le même goût

Et c'est accepter peut-être

Qu'il n'y ait plus de pain du tout...

Naître

C’est prendre le temps d’aimer

Celui qui aime est un inventeur, c’est un nomade

Celui qui naît se croyait seul

Il est plusieurs, il est multiple, il est deux

Et même Dieu était parti

Et faisait route vers eux.

Jean Debruynne "Les trois saisons d'aimer" 1980

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