Les diocèses solidaires des chrétiens d’Orient

Prière, partage, don : tous les diocèses sont mobilisés pour apporter leur soutien aux chrétiens d’Orient et s’engager fraternellement.

« Que pouvons-nous faire ? Il y a la prière ! Pleurer avec ceux qui pleurent, être dans l’intercession. Je constate que nos communautés, nos paroisses, nos mouvements sont dans cette prière (…). Très concrètement, avec tous nos frères chrétiens d’Orient présents à nos côtés (…), nous pouvons ensemble être habités par cette prière de solidarité, d’intercession, d’espérance pour la paix », indique Mgr Pierre-Yves Michel, évêque de Valence dans son message vidéo publié à la mi-octobre. Un appel et une intention de prière largement relayés dans les diocèses.

En Une du site du diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron, un cartouche rouge propose un « parrainage spirituel » entre les familles du diocèse et celles d’Irak. Il suffit de s’inscrire par mail. Et s’engager à prier personnellement une dizaine de chapelet chaque jour à l’intention d’un chrétien irakien dont le nom est communiqué après l’inscription et d’essayer de prendre un temps de jeûne, alimentaire ou autre, chaque semaine. « L’idée est venue de la communauté chaldéenne, environ 50 familles, installée progressivement à Pau depuis 10 ans. Elle nous communique le nom des personnes à porter dans la prière. Nous essayons de mettre en lien des mères de familles qui prient pour d’autres mères, des jeunes pour des jeunes, etc. », précise Guillaume d’Alançon, délégué épiscopal Famille et vie. 45 familles basquo-béarnaises de tous âges et toutes sensibilités participent aujourd’hui à ce parrainage. Toutes reçoivent une revue de presse sur les évènements en Irak qui maintient les consciences éveillées et crée du lien.

Car avant d’agir, il faut comprendre, connaître, rencontrer, prendre conscience des situations et des drames. Ici et là, des conférences par des membres de l’Oeuvre d’Orient et autres temps d’échanges permettent à tous de s’informer. Comme à Toulon, où plus de 500 personnes se sont rassemblées, le 8 novembre, place de la liberté, pour écouter les témoignages de Joseph Fadelle, Taghreed Raho, d’un représentant de SOS Chrétiens d’Orient, d’un bénévole de l’AED. Une jeune Syrienne a lu une lettre ouverte et interpellé les élus locaux présents. « Ce fut une journée intense et féconde de réflexions, de fraternité, de prières et de paroles de vérité. L’impulsion a été donnée », assure Marie Foliot, de l’équipe d’organisation.

Des amitiés sont nées du fond des cœurs

La veille, à Nantes, plus 400 personnes, dont une trentaine de familles irakiennes, se rencontraient lors un dîner solidaire, entre plats typiquement irakiens, musiques traditionnelles et témoignages. Suivi le lendemain par une messe célébrée selon le rite chaldéen et une veillée de sensibilisation. « Les familles irakiennes ont confectionné elles-mêmes les desserts. Elles ont toutes des proches, restés en Irak. Nous avons reçu des nouvelles récentes des besoins des réfugiés et voyagé au cœur de la souffrance. C’était intense, avec une émotion vraiment palpable. Au cours du dîner, des amitiés sont nées du fond des cœurs », confie Sophie Nouaille, responsable du service communication du diocèse de Nantes. Depuis, la démarche se poursuit. Nombreux sont les diocésains à apporter une aide concrète en rejoignant le CCARCO ou en proposant directement d’ouvrir leur maison, d’accueillir des réfugiés pour la fête de Noël et partager avec eux un nouveau repas de fête.

« Prier, c’est l’essentiel ! C’est ce qui est le plus demandé par les Irakiens », insiste Anne Lorne de l’équipe du jumelage Lyon-Mossoul. Les actions menées dans le cadre de ce jumelage spirituel et fraternel sont très nombreuses. Le site, créé pour l’occasion, collecte même les idées des diocésains ! Toutes n’ont qu’un but : « incarner le soutien pour nos frères chrétiens d’Orient, leur dire qu’on ne les oublie pas et que l’on prie avec eux », poursuit Anne Lorne. Les 6 et 7 décembre, une délégation de 80 personnes emmenée par le Card. Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, s’est rendue à Erbil aux cœurs des camps pour rencontrer les chrétiens déplacés. Au même moment à Lyon, dans le cadre de la « Fête des Lumières », des cartes postales « Merci Marie ! », en hommage à tous ceux qui sont restés en Irak, ont été éditées. Enfin, plus de 40 000 signets du Notre-Père en araméen circulent dans tout le diocèse. Après le financement d’une ambulance en octobre, c’est aujourd’hui pour un immense projet de réhabilitation d’un immeuble et la création de 500 logements pour plus de 2500 personnes dans le quartier de Nkawä d’Erbil que les diocésains sont sollicités. Tous ont rendez-vous le 17 décembre au sanctuaire de Saint-Bonaventure pour un concert officiel de Vox Laudis, action phare du jumelage.

CCARCO, plateforme pour soutenir l’accueil des réfugiés chrétiens d’Orient

Né le 29 octobre dernier, le Comité Catholique d’Accueil des Réfugiés Chrétiens d’Orient (CCARCO) est une plateforme de concertation, qui réunit neuf œuvres caritatives et soutient l’accompagnement social et humain des demandeurs d’asile et réfugiés irakiens et syriens. Le CCARCO reçoit les demandes et les propositions d’aides, en essayant de les mettre en correspondance. Il s’agit de s’assurer que tous les réfugiés soient bien entourés et bénéficient de l’aide nécessaire pour toutes les démarches administratives, l’apprentissage du français, recherche d’un logement, etc.

Florence de Maistre

Lien à la Source

Retour à l'accueil