"La musique du vent", un conte pour les parents !
02 janv. 2015« Cette nuit, le vent soufflait très fort dans la plaine. Je n'arrivais pas à dormir... les volets claquaient dans leurs gongs, le vent s'engouffrait dans les ouvertures de « respiration » de la toiture et faisait craquer la charpente, il faisait hurler la cheminée... bref, c'était lugubre. Et les nuits lugubres, je ne dors pas, je rumine, je m'angoisse, je me souviens... et parfois je pleure.
« Maman ? Tu dors ? »
« Non je n'y arrive pas. »
« Moi non plus... je peux venir avec toi ? »
« Oui, viens nous allons nous tenir chaud. »
Hugo arrive avec Nounours dans les bras. Pour une fois,... il a besoin d'être rassuré.
« Maman, c'est qui qui a fabriqué le vent ? »
« Comme toutes les choses du monde, c'est Dieu qui a voulu le vent ».
« Bah, d'habitude il fait des choses pour être gentil avec les hommes. Le vent c'est pas gentil, ça fait peur aux enfants ! »
« Ce sont les enfants (et leurs mamans) qui se font peur. Le vent n'est pas méchant. Il peut servir à beaucoup de choses. »
« bah à quoi ? »
« A faire tourner les ailes du moulin par exemple, et puis aussi à souffler dans les éoliennes pour faire de l'électricité. Papa te dirait qu'il souffle sur les voiles des bateaux pour qu'ils puissent naviguer. C'est aussi grâce au vent que tu peux faire voler ton cerf-volant sur la plage ».
« Ah oui. Mais alors pourquoi est-ce que ça fait peur ? Il pouvait pas penser à ça Dieu ? »
« Je crois que c'est nous qui nous faisons peur. Ecoute ça chante dans la cheminée. Le vent pousse la pluie à tomber sur les carreaux et ça fait un joli cliquetis. Il faut écouter le vent autrement qu'en ayant peur... sans doute en écoutant la musique qu'il fait. »
« C'est trop bien ce que tu dis »
En réalité, j'ai besoin de m'en convaincre aussi... parce que la tempête ça arrache les toitures, ça fait tomber les arbres... et que finalement je ne suis pas plus rassurée que Hugo. Mais parent, il faut savoir cacher ses peurs et toujours rassurer !
« Eh bien mon Hugo, nous allons fermer les yeux et écouter la belle musique du vent, et essayer de nous endormir ».
Sitôt dit, sitôt fait... Hugo dort déjà d'un profond sommeil. Moi, c'est plutôt de l'avoir avec moi qui me rassure et je m'endors en rendant grâce d'avoir ce petit garçon tout près de moi.
Mon Dieu, merci pour cette nuit de vent qui m'a permis un moment de tendresse avec Hugo.
Mon Dieu, je te rends grâce pour tous les parents qui trouvent les mots qui rassurent et pour tous les enfants qui ne le savent pas mais qui apaisent leurs parents.
Mon Dieu, je te confie les nuits d'angoisse quand la musique du vent est inquiétante et je t'offre toutes les nuits où le vent est brise légère qui t'annonce.
Mon Dieu comme un enfant, je te dis merci pour le vent... et aussi la pluie, le soleil, les étoiles... la vie ! »
Une maman comme les autres
Eglise d’Evreux
Mensuel de l’Eglise Catholique de l’Eure
N° 34 Janvier 2015 page 26