Mercredi 18 février 2015, entrons en Carême : quarante jours pour trouver la source !

Méditation sur l’Évangile du Premier dimanche de Carême :

« En ce temps-là, Jésus venait d’être baptisé. Aussitôt l’Esprit le pousse au désert et, dans le désert, il resta quarante jours tenté par Satan… » Marc 1,12-13

« Cet Évangile s'appelle habituellement le récit des Tentations. Il serait préférable de l'appeler l'Évangile des victoires de Jésus. En effet, là où, dans le désert, le peuple hébreu avait succombé, Jésus, lui, sort vainqueur. Commencer le Carême par la contemplation d'une victoire est intéressant pour nous car nous avons besoin de cette victoire, besoin de comprendre que, dans la Personne de Jésus, le mal est vaincu, le mal a trouvé son maître, le mal s'est comme brisé. Toute la vie du Christ est une victoire sur le mal, toute sa vie est un non à la mort, au mensonge, à l'idolâtrie, à la haine, au péché.

Toute la vie du Christ est un oui à la vie, à la vérité, à la justice, à la bonté, au pardon. Toute sa vie est une victoire et la croix, dans cette perspective, est la victoire absolue, puisqu'elle est victoire de l'amour et du pardon qui vont jusqu'au bout.

Cette victoire nous révèle que La Trinité s'offre à nous par la Parole faite chair pour que nos vies, notre humanité, notre histoire, soient sauvées en Elle, définitivement. Est introduite ainsi, dans notre monde, pour tous les temps, pour aujourd'hui, pour hier et pour demain, la semence de sa victoire.

Toutes nos vies étant marquées d'une manière ou d'une autre par une souffrance, un échec, une faute, il nous est bon de regarder cette victoire du Christ, gage de cette victoire définitive. Elle nous est promise ; elle est semence qui travaille le monde à la manière d'un ferment. Venu habiter de sa présence le désert de nos vies, Il est donc là, avec nous, à côté de nous, d'une présence définitive. Il nous rejoint jusque dans les recoins les plus désertiques de nos vies.

Que nous reste-t-il à faire? La seule chose, c'est de croire et de nous laisser aimer par lui, s'offrir à son amour, au cœur même des déserts de nos vies : nos pauvretés, nos fragilités, nos blessures, nos souffrances, nos choix tordus, nos cœurs étriqués... Et même notre péché !

Accepter sa présence au cœur même de notre misère, ce n'est pas facile, car notre réaction spontanée c'est de penser que nous serons dignes de Dieu quand nous serons impeccables. Non ! Dieu nous veut tout de suite et il nous prend dans ses bras. Une pauvreté habitée par sa présence est toujours une pauvreté mais cela devient un lieu de rencontre avec l'Amour qui est Dieu, un lieu d'ouverture à la Grâce, une brèche où Dieu peut enfin laisser couler sa vie. Voilà notre lieu de conversion, une attitude qui va permettre à Dieu d'agir et de faire du neuf dans nos vies.

Pour cela, il nous confie trois paroles : «L'homme vivra de la Parole de Dieu»: un appel à écouter l'Evangile « Tu ne mettras pas à l'épreuve, le Seigneur ton Dieu»: un appel à la confiance en Dieu. « Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et c'est à lui seul que tu rendras un culte» : un appel à nous libérer des idoles qui pourrissent notre vie. Ces trois paroles sont le secret de la victoire du Christ pendant ces 40 jours au désert et durant toute sa vie. Ce sont les paroles de notre victoire et de notre bonheur. »

Sœur Michèle JEUNET, Religieuse du Cénacle.

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