Pedro Meca, le compagnon de la nuit, est mort

Corinne SIMON/CIRIC/

Pedro Meca, dominicain espagnol, co-fondateur de l'association " Les compagnons de la nuit ", est décédé à Paris.

« Nous avons la tristesse de vous annoncer la mort de notre frère Pedro Meca, compagnon de la nuit pour ceux qui n’avaient rien. Un mendiant. » C’est par ces mots que l’ordre dominicain a annoncé, mardi 17 février, la mort du P. Pedro Meca, le même jour à Paris. Les obsèques du prêtre fondateur de « La Moquette », un lieu d'accueil des personnes de la rue, auront lieu samedi 21 février à 10h, à la chapelle couvent Saint-Jacques, à Paris.


Né en 1935 à Pampelune (Espagne dans un bidonville basque espagnol où il a connu la misère et la faim.
Proche des milieux indépendantistes, il s'est converti vers 20 ans et s'est engagé avec les exclus, les sans abris, ses compagnons de la nuit, comme il disait, avec un immense talent.

Pedro Meca est entré à 21 ans chez les dominicains. Il a milité contre Franco aux côtés des réfugiés basques, puis travaillé comme barman-travailleur social au Cloître, un bar ouvert à l’initiative de l’abbé Pierre. Il a été membre de l'équipe précarité Ile de France de la Mission de France pendant 11 ans de 1988 à 1999.
En 1992, Pedro Meca et l’association « Les compagnons de la nuit » ouvraient au cœur du quartier latin, à Paris, « La Moquette », un lieu où des personnes qui vivent dans la rue peuvent, le soir jusqu’à minuit et demi, se rencontrer, être écoutées, et être au contact d’autres personnes dans le cadre de conférences-débats, de revues de presse, de fêtes anniversaires ou d’ateliers d’écriture.

Il avait pris sa retraite de travailleur social en octobre 2005 et allait de plus en plus rarement à La Moquette. En 2009, il racontait à La Croix avoir repris ses rencontres avec ses amis de la rue. « Même si je ne peux rien faire, je suis là, disait-il. Sans ressource, ni pouvoir. Ma foi me dit que Dieu aime chacun. S’il aime chacun, c’est qu’il voit en lui quelque chose de beau et d’aimable. Alors j’essaie de voir ce qu’il y a de beau en celui qui est en face de moi, démoli par l’alcool, la drogue, les échecs. Ça peut prendre longtemps. » Il ajoutait : « Je ne veux pas mourir en père fondateur. »

Son corps est exposé au couvent des Dominicains, 20 rue des Tanneries, Paris 13°. Une célébration aura lieu au même couvent samedi 21 février à 10 heures.

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