Homélie du dimanche 26 avril 2015

« Donner sa vie » et « la recevoir de nouveau » résume ce qui s’est passé à Pâques.
Jésus, sur la croix, a aimé jusqu’au bout, jusqu’au pardon de ses ennemis, jusqu’au don de sa vie, et il a reçu à nouveau la vie, mais une vie tout autre, une vie de ressuscité, la plénitude de la vie.

Connaître le Père, c’est entrer dans cette dynamique du don et de l’accueil.

Et en ce dimanche des vocations, où l’on prie plus spécialement pour celles et ceux que le Seigneur appelle à marcher à sa suite, nous sommes invités à découvrir la vie comme un don à recevoir et à redonner par amour.

Seigneur, qu’attends-tu de moi, que veux-tu que je fasse de ma vie ? Et le Seigneur me répond : ‘’je ne te demande rien, je te donne tout’’.

Le Christ n’est pas celui qui vient rétrécir notre vie. Au contraire, il vient pour que nous ayons la vie en abondance.
Si un jour j’ai dit ‘’oui’’ au Christ pour le suivre comme prêtre, c’est pour être l’humble témoin de cette vie donnée en abondance. Pour dire et redire sans cesse : ‘’Tu as un monde immense en toi ; il y a la hauteur, la largeur, la profondeur de ta vie. En toi il y a l’hiver et le printemps, la semence enfouie et l’arbre en fleurs. Tu es né pour une grande passion. Tu es mis au monde pour apprendre à aimer. On t’attend, on tient à toi, tu n’as pas encore tout révélé des trésors que tu portes, du trésor que tu es’’. Suivre ce bon berger qui prend soin de chacun. Ecouter la voix de celui qui nous connait un à un.

Ce Jésus, la pierre méprisée, rejetée par les bâtisseurs est devenu la pierre d’angle. Il est le visage aujourd’hui de tous ceux qui sont blessés, meurtris, rejetés par les bâtisseurs de ce monde.
Serons-nous des bâtisseurs d’amour ? Oserons-nous vivre cette parole : ‘’Personne n’est trop pauvre pour n’avoir rien à partager’’. ?

Etre disciple du bon pasteur, suivre Jésus, c’est réaffirmer sans se lasser que la personne fragile, vulnérable doit être la pierre angulaire de tout projet de société. François, notre pape, ne cesse de nous le rappeler.

Mettre l’homme au centre de l’histoire humaine, rappeler en tout temps et en tout lieu sa dignité, prendre une option préférentielle pour les pauvres, aller aux périphéries de l’existence, là où l’homme court le risque de l’abandon, de la marginalisation.
Personne n’est trop pauvre pour n’avoir rien à partager. Nul n’est trop riche pour n’avoir rien à recevoir. Attention à l’autosuffisance, au repli sur son groupe, à l’entre-soi !

Nous avons tous dans l‘Eglise à recevoir de celui qui est différent, de celui qui a une autre approche, une autre sensibilité. Tous, nous sommes appelés à être des bâtisseurs de l’amour. Tous appelés suivre le Christ bon pasteur.

Une parole pour ce dimanche

Ce Jésus, la pierre méprisée, rejetée par les bâtisseurs est devenu la pierre d’angle. Il est le visage aujourd’hui de tous ceux qui sont blessés, meurtris, rejetés par les bâtisseurs de ce monde.
Serons-nous des bâtisseurs d’amour ? Oserons-nous vivre cette parole : ‘’Personne n’est trop pauvre pour n’avoir rien à partager’’ ?

Louis Duret, prêtre du Diocèse de Savoie

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