Homélie du dimanche 3 mai 2015 : « Demeurer dans le Christ » !

Evangile de Jésus Christ selon saint Jean 15,1-8.
« En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron.
Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage.
Mais vous, déjà vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite.
Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi.
Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.
Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent.
Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous.
Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. »

Homélie :

L’apôtre Jean a recueilli les dernières recommandations de Jésus avant sa mort. C’est comme un Testament dans les chapitres 15, 16 et 17 de son Évangile. Le texte de tout à l’heure en fait partie : « Je suis la vigne, vous êtes les sarments. - Demeurez en moi, comme le sarment demeure sur le cep ». En clair, essayez de rester branchés ! Le mot demeurer est répété sept fois en quelques lignes : « Demeurez en moi« . Les chrétiens sont des hommes et des femmes qui demeurent dans le Christ. Comment demeurer dans le Christ ? Comment le rencontrer ?

Eh bien ! On ne rencontre pas le Christ en direct, comme un voisin de pallier dans l’ascenseur. Car l’homme habite aussi ses relations, ses goûts, ses amitiés, ses responsabilités. Sa véritable demeure est intérieure. Demeurer, c’est vivre avec. L’Eglise nous apprend à rencontrer le Christ grâce à des médiations, grâce à des ainés dans la foi, comme on dit au caté. Elle parle de trois chemins pour rencontrer le Christ : le chemin de la Parole de Dieu, le chemin de la prière et des sacrements, le chemin de la vie quotidienne.

Le chemin de la Parole : pour demeurer dans le Christ, il faut accueillir la Parole de Dieu. J’aime bien la petite histoire vraie que raconte un prêtre. Un homme lui dit : « Moi je suis incroyant.

- Je vous crois, Monsieur, mais avez-vous lu l’Evangile ? – Non, dit l’homme.

- Vous avez tout de même entendu parler de la parabole de l’enfant prodigue ? – Euh, non.

- Mais vous connaissez les Béatitudes ? – Non ! dit l’homme qui commence à être agacé.

- Alors, dit le prêtre, êtes-vous bien sûr d’être incroyant ?

Deuxième chemin pour demeurer dans le Christ : le chemin de la prière et des sacrements. Le Père Lintanf écrit : la prière est un entretien, aux trois sens du mot :

1/ un entretien : on s’entretient avec le Christ, on parle avec lui : « Seigneur, j’ai un grand merci à te dire… – j’ai des gens à te recommander ».

2/ un entretien, comme on entretient son anglais ou sa voiture : la prière maintient l’Evangile en état de marche, dans ma vie.

3/ un entre-tient. Dans la prière, on se soutient les uns les autres. On prie les uns avec les autres, les uns pour les autres, on s’entre-tient.

Troisième chemin pour demeurer dans le Christ : le chemin de la vie quotidienne. Le vrai disciple de Jésus ne décolle pas de l’humain, mais il s’y enracine. L’Evangile nous dit que le Christ n’est pas enfermé dans les temples, mais qu’il demeure désormais à fleur de visage, au cœur de l’humanité : Ce que l’on fait au plus petit de ses frères, c’est à lui qu’on le fait (d’après Matthieu 25). On ne peut pas se dire disciple du Christ si l’on n’est pas proche de ses frères.

Au début de son Évangile, l’apôtre Jean nous raconte le premier dialogue que Jésus a eu avec ses disciples. “Que cherchez-vous ?” leur demande-t-il. Et les disciples l’interrogent à leur tour : “Maître, où habites-tu ? – Eh bien : venez, et vous verrez.”

Venez et vous verrez… C’est ce que le Christ nous dit ce matin…

– Venez ! Reprenez le chemin de ma Parole et vous m’entendrez.

– Venez ! Reprenez le chemin de la prière et vous me rencontrerez.

– Venez ! Reprenez le chemin de votre vie et vous me croiserez.

Chemin de la Parole, chemin de la prière, chemin de la vie. Trois chemins qui, comme diraient les guides touristiques, méritent le détour.

Robert Tireau, prêtre du Diocèse de Rennes

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