Calais: Entre 140 et 400 migrants évacués de deux squats, ce mardi matin
04 juin 2015Deux squats de migrants ont été évacués par la police, mardi matin, à Calais. L’opération met en application deux décisions de justice en date de juillet 2014 pour le squat Vandamme, et de décembre 2014 pour celui de la rue du Vivier. A demi-mot, la préfecture du Pas-de-Calais reconnaît avoir attendu l’ouverture du centre d’accueil de jour.
Les deux évacuations ont eu lieu conjointement à partir de 10 heures, ce mardi matin. Selon la Direction départementale de la sécurité publique, 172 personnels (policiers, CRS et gendarmes mobiles) ont été mobilisés.
Entre 140 et 400 personnes évacuées
Dans le premier endroit, le Squat Vandamme, situé en centre-ville, les forces de l’ordre ont contrôlé et évacué une centaine de personnes selon la préfecture. Dans celui de la rue du Vivier, il ne restait plus qu’une quarantaine de personnes. « Depuis plusieurs semaines, nous avons informé les personnes qui habitaient dans ces camps qu’ils allaient être évacués, explique une source à la préfecture du Pas-de-Calais. Beaucoup de personnes avaient déjà quitté les lieux avant ce matin ». Cependant, pour l’ONG Médecins du Monde, très présente à Calais, les chiffres « officiels » ne collent pas : « Il ne devait pas y avoir moins de 400 migrants dans ces deux squats », certifie-t-on à l’ONG.
Selon une source policière, l’opération s’est déroulée dans le calme et « aucun incident n’est à déplorer ». « Soixante-six migrants ont été interceptés et certains seront placés en centre de rétention administrative. Quatre femmes et un enfant ont été relogés et les mineurs seront pris en charge », déclare-t-on en préfecture.
Près de 3.000 migrants à Calais
Selon les chiffres officiels, 3.000 migrants seraient actuellement présents à Calais et dans les communes environnantes. Sur ces 3.000 personnes, entre 1.800 et 2.000 vivent sur la « lande », à proximité immédiate du centre d’accueil de jour récemment ouvert. « Cette lande a été prêtée par la mairie et les personnes s’y trouvant n’en seront pas expulsées, précise-t-on en préfecture. Des bennes à ordures ont été installées, des chemins tracés, des points d’eau vont être mis en place ainsi que de l’éclairage public ».
Malgré ces perspectives d’aménagements, Médecins du Monde déplore le regroupement des migrants dans un seul lieu : « Il y a trop de monde sur cette lande, entre 2.500 et 3.000 personnes. On met au même endroit des gens de communautés qui ne s’entendent pas au risque de faire monter les tensions. Résultat, on en arrive à des bagarres comme celle de lundi soir », regrette l’ONG.
Mikael Libert