Le Sénat américain vote l'abolition de la torture

Le Sénat américain a voté mardi un amendement à la loi de défense nationale prévoyant l'abolition de la torture durant les interrogatoires, pour interdire des pratiques utilisées contre les suspects de terrorisme après les attentats du 11 septembre 2001.

Pour que cet amendement soit effectif, la loi de défense nationale 2016 (National Defense Authorization Act) devra être votée dans son intégralité par la Chambre des représentants et le Sénat avant de parvenir au président Barack Obama.

La Maison Blanche a affirmé en mai que M. Obama menaçait d'user de son veto, car certaines autres dispositions vont à l'encontre des priorités de son administration.

Le vote du Sénat mardi a été sans appel avec 78 élus pour et 21 contre. Tous les démocrates se sont prononcés en faveur de l'amendement, ainsi que 32 républicains dont John McCain, qui a lui-même été victime de torture lorsqu'il était prisonnier de guerre au Vietnam.

"Cet amendement prévoit de meilleures garanties pour que plus jamais les Etats-Unis ne prennent le chemin obscur où nos valeurs sont sacrifiées pour des besoins sécuritaires à court terme", a fait valoir M. McCain, fervent détracteur de la torture.

La sénatrice démocrate Dianne Feinstein, qui a mené durant plusieurs années une enquête sur l'agence américaine de renseignement CIA mettant en évidence des pratiques comme la simulation de noyade ou l'alimentation par voie rectale, a également apporté un soutien particulier à l'amendement.

"Le vote d'aujourd'hui consigne une situation de non-retour après l'ère des techniques d'interrogatoires prétendument améliorées et indique que le décret d'Obama (contre la torture) doit être promulgué sous forme de loi", a-t-elle déclaré.

Si l'amendement du Sénat devient une loi, il "limitera les interrogatoires aux règles consignées dans les manuels de l'armée", a-t-elle poursuivi.

La loi garantira par ailleurs que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ait accès aux personnes détenues par les autorités américaines.

AFP

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