Jeudi 15 octobre, fête de Sainte Thérèse d’Avila

Sainte Thérèse d'Ávila (en religion : Teresa de Jesús), née le 28 mars 1515 à Gotarrendura (Vieille-Castille) et morte dans la nuit du 14 au 15 octobre 1582N 1 àAlba de Tormes en Espagne, est une religieuse espagnole, réformatrice de l'Ordre du Carmel au xvie siècle, sainte et docteur de l'Église. Profondément mystique, elle laisse des écrits sur son expérience spirituelle qui la font considérer comme une figure majeure de la spiritualité chrétienne.

La réforme qu'elle impulse dans l'Ordre du Carmel espagnol entraîne quelques années après sa mort la création d'une branche autonome au niveau de l'ordre : l'Ordre des Carmes déchaux. Cette nouvelle branche monastique s'étendra rapidement dans toute l'Europe puis le monde : le nombre des carmes réformés dépassera rapidement, et dépasse toujours, le nombre des carmes non réformés.

Thérèse est canonisée en 1622, sa fête liturgique est fixée le 15 octobre. Au xxe siècle elle est déclarée docteur de l'Église catholique ; elle est la première femme à obtenir ce titre. Si son influence spirituelle, associée à celle de saint Jean de la Croix, a été très forte au xviie siècle, de nos jours, elle reste une référence au-delà de sa famille monastique et même à l'extérieur de l’Église catholique.

Elle est l'auteur de nombreux ouvrages tant biographiques que didactiques ou poétiques. Ceux-ci sont régulièrement réédités dans le monde entier. Elle est encore aujourd’hui le sujet de nombreuses publications.

Après sa mort, le corps de Thérèse, incorrompu, est exhumé plusieurs fois. Très vite, sa dépouille se trouve être une relique disputée entre les couvents d'Ávila, son lieu de naissance, et d'Alba de Tormes, son lieu de décès. Elle repose désormais dans un tombeau de marbre placé dans l'église du couvent d'Alba de Tormes en1760. Plusieurs reliques ont été extraites de sa dépouille et sont présentes dans différentes églises d'Espagne.

Une femme étonnante

Sa personnalité, son caractère, on les découvre à chaque étape de sa vie et à chaque page de ses Œuvres. C'est la découverte passionnante d'une femme vraiment passionnée.

Thérèse, c'est d'abord UN COEUR FAIT POUR L'AMITIÉ.
Elle est naturellement ouverte chaleureuse, réceptive et communicative. « Quand je voyais qu'une personne me portait de l’intérêt et que de plus elle me plaisait, je lui vouais une telle affection que ma pensée se reportait sans cesse sure elle » : une affectivité débordante ! Mais l'amour ne se guérit que par l'amour. C'est l'amitié de Dieu, l'amitié de JESUS, qui l'a fascinée et qui est venu purifier toutes ses amitiés. Il n'a rien tué, rien désincarné, mais il a tellement rempli son coeur et sa vie qu'elle a pu recevoir toutes ses amitiés comme un don de Dieu. Elle est alors libre pour aimer avec encore plus de tendresse et d'humanité.

Thérèse, c'est aussi UNE TREMPE DE CONQUISTADOR.
Elle envisage souvent le Chemin spirituel comme une rude bataille : « On peut mourir, oui, être vaincu, jamais ! » Elle parle de Jésus comme du « Capitaine de l'amour », des contemplatifs comme des « porte-drapeau », et elle même lance ses filles dans l'aventure de l'oraison comme un chef de commando : « Pour ceux qui veulent suivre ce chemin de l’oraison, sans trêve, jusqu’au bout (...) je dis que tout est là, dans une grande détermination très déterminée de ne pas s’arrêter jusqu’à ce qu’on soit arrivé, coûte que coûte, advienne que pourra, travaille que travaillera, médise qui médira, qu'on doive arriver au but ou mourir en route, que le cœur vienne à nous manquer devant les épreuves du chemin ou que Le monde s’écroule ! »

Thérèse, c'est encore UNE INTELLIGENCE REALISTE.
Elle peut tomber en extase et, l'instant d'après, faire le plan d'un couvent, compter ses ducats ou entreprendre des démarches auprès de l'administration... Cette grande mystique apprend à ses filles à discerner les vraies valeurs : c'est ainsi qu'elle compare les extases et les ravissements à des revenus amortissables et incertains, sur lesquels on ne peut compter tandis que l'humilité, le service fraternel ou l'obéissance sont des rentes perpétuelles qui ne tromperont ni ne manqueront jamais !

Enfin, Thérèse est UNE FEMME PLEINE D'HUMOUR.
Elle ne se prend pas au sérieux et sait rire d'elle-même : « Thérèse et une bianca (c'est-à-dire un sou), ce n’est RIEN, mais Thérèse, une bianca et Dieu, c'est TOUT ! », mais aussi se moquer des hommes qui à son époque, tiennent toute femme pour mineure, et de plus portée au péché... Voici comment elle s'en plaint au Seigneur dans le premier manuscrit du Chemin de Perfection : « Vous n'avez pas, Seigneur, détesté les femmes quand vous viviez dans ce monde, au contraire vous les avez toujours favorisées et traitées avec beaucoup de miséricorde, et vous avez trouvé en elles autant d'amour et plus de foi que chez les hommes. (...) Vous êtes un juste juge, Seigneur, vous n’êtes pas comme les juges de ce monde qui, étant fils d'Adam et enfin, tous des hommes, tiennent pour suspecte n’importe quelle vertu de femme ! Oui, mon Roi, il arrivera un jour où tous seront connus... »

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