Le 23 octobre 1965, il y a 50 ans, les prêtres au travail sont à nouveau autorisés en France
24 oct. 2015Onze ans après que Pie XII a mis fin à l’expérience des prêtres-ouvriers, les prêtres au travail sont autorisés en France à compter du 23 octobre 1965.
À l’issue du concile de Vatican II et à la suite de la demande des évêques français, Paul VI donne son accord pour une expérimentation de trois ans dans le but de rapprocher l’Église de la classe ouvrière.
« Une décision qui va dans le sens du Concile » pour le rédacteur en chef de La Croix en 1965. Dans son éditorial daté du 27 octobre, Antoine Wenger se félicite « qu’aucun moyen d’évangélisation, aucune manière de rendre le prêtre présent à tous les hommes ne soient laissés inexpérimentés ».
La veille, dans une interview accordée à La Croix, Mgr Pierre Veuillot, président du Comité épiscopal de la Mission ouvrière, précisait les raisons et les modalités de cette décision. Parmi les conditions détaillées, notons l’encadrement du droit syndical.
À la différence du prêtre-ouvrier, si le prêtre au travail peut se syndiquer, il est tenu de s’abstenir de prendre des responsabilités dans l’action syndicale et politique.
Aujourd’hui, une vingtaine de prêtres au travail sont encore en activité en France.
L’essentiel pour nous consiste moins, aujourd’hui, dans la reprise des travaux conciliaires que dans la décision de l’épiscopat français, sur les prêtres au travail.
Cette décision témoigne de l’esprit éminemment pastoral que l’on se plaît à reconnaître à l’épiscopat et au clergé français. Le dessein a mûri dans la réflexion et la prière à travers des recherches et des expériences qui eurent leurs bons fruits et connurent aussi des échecs.
L’entreprise d’aujourd’hui, dans sa nouveauté, apparaît dans un climat également nouveau de l’Église, celui du renouveau conciliaire.
Le sentiment qui nous anime devant cette décision est celui d’une reconnaissance au Seigneur et à nos évêques, qui ont voulu qu’aucun moyen d’évangélisation, aucune manière de rendre le prêtre présent à tous les hommes ne soient laissés inexpérimentés.
Notre joie est celle de nombreux prêtres, de nombreux travailleurs, de ceux, surtout, qui remplissent au milieu d’eux, le difficile et irremplaçable rôle d’apôtres laïcs.
L’initiative nouvelle est celle de toute l’Église en France, de la hiérarchie, des prêtres, des fidèles. Tous, nous la portons dans nos cœurs et dans nos prières.
Les évêques et les prêtres à qui nous en avons fait part dimanche et lundi matin, en ont, eux aussi, exprimé une vive satisfaction. Ils admirent, outre la prudence de la nouvelle initiative, la générosité du clergé de France et la détermination des évêques de France. Ces éléments lui assurent les chances maxima de réussite surnaturelle.
Un cardinal, étranger, à qui j’eus l’occasion d’apprendre la nouvelle, se recueillit et, mesurant la gravité de l’initiative, dit : « Je me réjouis de tout cœur pour la France. Cette forme de ministère, si elle a ses risques, est tellement dans le sens du Concile et notamment du schéma sur la vie et le ministère des prêtres ! »