ACCUEILLIR UNE FAMILLE DE RÉFUGIÉS Nos frères ont besoin de nous !

Le Diocèse d'Evreux vient de publier cette note "technique" pour aider familles, paroisses et associations qui accueillent des réfugiés afin de les accompagner dans les démarches complexes à effectuer !


ACCUEILLIR UNE FAMILLE DE REFUGIES

Nos frères ont besoin de nous !

Un véritable élan de fraternité a été observé ces derniers temps au sein de notre diocèse, et nous nous en réjouissons. Afin de faciliter l'accueil des réfugiés, et sans vouloir intervenir à la place des services et des associations compétents, nous souhaitons dans ce court document mis en ligne, apporter des éléments de base à ceux et celles qui voudraient franchir le pas.

Accueillir, c'est :

  1. Prendre un engagement ferme vis-à-vis d'une famille qui arrive ou qui est présente sur notre territoire et qui ne connait pas ou prou notre culture, notre administration, notre organisation sociale, notre système social, notre système scolaire, notre langue, et qui ne partage peut-être pas notre religion, notre mode de vie.
  2. Prendre un engagement pour une durée qui ne peut être définie dès le premier accueil. La procédure d'obtention du statut de réfugié peut être longue (parfois au-delà d'une année), et elle dépend d'une décision administrative ou juridique qui peut être négative.
  3. Etre aux côtés de la famille dans tous les aspects de la vie quotidienne (tous les besoins de première nécessité, la scolarisation des enfants, les besoins de suivi de santé, les démarches lourdes administratives qui engendrent de multiples déplacements) mais aussi pour les besoins dits de confort tels les loisirs des enfants et des adultes, les besoins de liens sociaux avec la communauté (la leur, la nôtre), les échanges, les partages de valeurs...
  4. Faciliter l'intégration de cette personne ou famille sur notre territoire et donc créer des liens privilégiés avec la mairie, les élus locaux, les associations, les services publics...

C'est pourquoi il nous semble important d'alerter les candidats à l'accueil sur la nécessité de ne pas être seul(s). Au bas mot, l'accueil et l'accompagnement d'une famille nécessite de pouvoir se reposer sur un groupe d'au moins une dizaine de personnes environ qui se relaie sur les différents aspects à gérer.

Le réfugié, c'est :

  1. Une personne qui quitte son pays parce qu'elle se sent menacée du fait de sa religion, de sa race, de son engagement politique, de son appartenance à une communauté persécutée, ou d'une situation de crise telle que les autorités de son propre pays ne peuvent plus lui assurer une protection normale.
  2. Avant d'être réfugiée, la personne arrivée en France doit demander l'asile. C'est une démarche effectuée auprès de l'OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides) via un dossier retiré en Préfecture de région (Rouen).
  3. Le demandeur d'asile pourra obtenir une domiciliation administrative (seul Accueil Service à Evreux, le Centre Communal d'Action Sociale (CCAS) ou Accueil Services à Vernon par exemple sont habilités à la donner), faire la demande d'un hébergement en CADA (Centre d'Accueil pour Demandeur d'Asile), obtenir l'ATA (Allocation Temporaire d'Attente via une inscription à Pôle Emploi). Nouvelle règlementation à compter du 1er novembre 2015, l'allocation de demandeur asile se substitue à l'ATA et c'est l'Office français de l'immigration et de l'insertion qui instruit la demande d'allocation par foyer et qui charge l'agence de services et de paiement de liquider les prestations -décret 1329 du 21 octobre 2015 suite à la loi du 29 juillet 2015 sur le droit d'asile.)
  4. Dès que sa demande d'examen de son droit au statut de réfugié aura été déclarée recevable, le demandeur sera hébergé dans un CADA. Il convient de ne pas déroger à cette règle, car ce serait au détriment du demandeur.
  5. Il devra se rendre à plusieurs reprises à la Préfecture de Rouen puis à celle d'Evreux pour obtenir un récépissé l'autorisant à séjourner en France le temps que l'OFPRA statue sur sa demande. Il devra aussi se rendre à France Terre d'Asile à Rouen à plusieurs reprises pour obtenir les rendez-vous en Préfecture.
  6. Menacé dans son pays, il ne peut donc en aucun cas entrer en contact avec l'ambassade ou les consulats de son pays d'origine et ce même pour obtenir des documents d'état-civil.
  7. Durant la procédure, il ne peut pas travailler.
  8. Ses enfants en âge d'obligation scolaire peuvent et doivent être scolarisés. En deçà de l'âge et au-delà, la scolarisation peut être refusée
  9. Il ne peut prétendre à aucune aide sociale (à part l'ATA) mais peut solliciter des aides au Conseil Départemental s'il vit avec ses enfants
  10. Tant que la décision de l'OFPRA n'est pas prise de lui octroyer le statut de réfugié le demandeur d'asile est donc en situation très précaire.j. Si le statut lui est accordé, il pourra travailler, il bénéficiera du Revenu de Solidarité Active (RSA) et des prestations familiales (pour les enfants déclarés sur son dossier OFPRA et entrés avec lui) et des autres droits sociaux. Il pourra obtenir des documents d'état civil auprès de l'OFPRA uniquement et recevra une carte de résident de dix ans.
  11. En cas de refus, il pourra faire un recours de cette décision auprès de la Cour Nationale du Droit d'Asile (CNDA).
  12. Tant à l'OFPRA que devant la CNDA, il peut se faire assister d'un avocat. Peu d'avocats acceptent l'aide juridictionnelle pour plaider devant ces instances.

L'accompagnement au quotidien :

  1. C'est d'abord accompagner sur tous les déplacements administratifs : France Terre d'Asile à Rouen, Préfecture de Rouen, Préfecture d'Evreux, Pôle Emploi et trouver des interprètes car la plupart du temps, il ne connait pas notre langue.
  2. Maîtriser la langue du pays d'accueil est non seulement une nécessité pour subvenir à ses besoins matériels et avancer dans ses démarches, mais c'est aussi le premier pas vers la participation à la vie de la société et devenir citoyen.
  3. Les sorties culturelles sont très utiles et efficaces pour permettre aux personnes étrangères de comprendre la société dans laquelle ils vivent désormais, à travers son histoire, sa culture et son art. Par ailleurs, ce sont des moments conviviaux, de respiration et de rencontre, qui favorisent la création de liens entre les différentes personnes qui composent le groupe.
  4. L'accompagnement à la scolarité est une action qui permet un enrichissement mutuel entre l'enfant, sa famille et les bénévoles, bien au-delà d'une simple aide aux devoirs. Il vise à permettre à l'enfant et sa famille de retrouver confiance, et de bâtir des repères pour mieux vivre les années de scolarité de l'enfant. L'amorce d'une relation adulte(s)/enfant(s), en dehors du cadre scolaire, permet aussi le développement d'un lien social constructif et indispensable pour l'enfant et sa famille, au sein de son quartier, de ses lieux de vie. La finalité de cette action éducative est bien le développement harmonieux de l'enfant et non pas seulement la recherche de meilleurs résultats scolaires.
  5. Avoir un emploi est évidemment un levier d'insertion et d'autonomisation primordial pour les étrangers, mais cet accompagnement est complexe et pose beaucoup de questions notamment sur la reconnaissance des diplômes et expériences acquis à l'étranger, mais aussi sur la reconnaissance du travail « au noir ». Le demandeur d'asile ne pourra exercer un emploi qu'après six mois d'attente. Si la recherche d'emploi ne doit se faire qu'après les six mois, il est bon de prendre des contacts bien avant.
  1. L'accompagnement à la santé. Le demandeur d'asile ne présente pas - la plupart du temps - de signes extérieurs de maladie mais petit à petit peuvent apparaître des symptômes liés à des violences, des tortures, des blessures subies. Des traumatismes peuvent aussi émerger après un certain temps de présence : dépression, décompensations, désillusions, errements, culpabilités vis-à-vis des personnes restées au pays... Une aide psychologique peut être nécessaire mais tout psychothérapeute n'est pas formé aux traumatismes de guerres, viols, assassinat de proches.
  2. L'accompagnement à la citoyenneté. Le demandeur ne peut comprendre tous les rouages de la société d'accueil. Il faut pouvoir lui donner des repères sur des questions comme l'organisation administrative, le système de santé, les services publics, la parentalité à la française, l'organisation de l'école, la laïcité...
  3. L'accompagnement fraternel. Le demandeur d'asile souhaitera pouvoir construire des liens avec des familles issus du même pays d'origine. Par ailleurs, il aura besoin de se sentir entouré et accueilli par la communauté locale d'où la nécessité de le présenter, de l'inclure et de créer du vivre ensemble communautaire.

Devant cette complexité, il est indispensable de ne pas être seul et de savoir où s'adresser en cas de besoin d'aide et de soutien. Il faut pouvoir se relayer et s'assurer que le réseau peut prendre la relève en cas de besoin ou de difficultés.

Voici donc quelques adresses utiles :

  1. Le service « migrants » du Secours Catholique

Personnes à contacter : Lydie Scharf, Philippe Combes.

Date et lieux de permanences : les mercredi matin et sur rendez-vous.

18 rue du Dr Guindey - 27000 Evreux

Tel : 02 32 33 05 90 ou 06 70 66 01 86

Champ d'intervention : accompagnement social, juridique administratif sur Evreux ou accueil dans les vingt-deux équipes du Diocèse.

  1. L'association d'entraide aux Migrants

Personne à contacter : Denis Chautard (tél : 06 60 61 55 38)

Date et lieux de permanences : 28 rue du Coq à Vernon, le premier mardi et le troisième vendredi de chaque mois.

Champ d'intervention : juridique, administratif et social sur le territoire de la Communauté d'agglomération des Portes de l'Eure (CAPE)

  1. La pastorale des Migrants

Personnes à contacter : M. et Mme Mylle Philippe 3 Route d'Emanville - 27190 Ferrières-Haut-Clocher Tel : 06 84 38 03 18 ou 02 32 34 98 68

Champ d'intervention : mise en lien avec les associations d'entraide et information auprès des paroisses

4. Le CEFED (Collectif Etrangers Français pour l'Egalité des Droits)

1 rue Rabelais - Immeuble Chèvrefeuille - Appartement 255 à Evreux

  1. L'Institut de la Paix

16 rue Chateaubriand - BP - 4033 Appartement 120/121 - Immeuble Cévennes 27000 Evreux - Tel : 02 76 55 54 25

  1. RESF (réseau d'éducation sans frontières) aide aux réfugiés mineurs

Tel : 02 32 46 92 84

  1. Les associations caritatives (aide alimentaire, vestiaire...)

- Le Secours Catholique (22 équipes locales) :

Evreux. Vernon. Louviers. Val de Reuil. Gisors. Etrépagny. Les Andelys. Gaillon. Roumois. (Bourgtheroulde-Bourg-Achard). Thuit-Anger/La Saussaye. Pont-Audemer. Beuzeville. Montfort-sur Risle. Lieurey. Cormeilles. Bernay. Brionne .Beaumont-le Roger. Verneuil sur Avre. St André de l'Eure. Pacy-sur-Eure/ Houlbec-Cocherel.

- La Croix Rouge (Gisors, Gaillon, Evreux. Le Neubourg...)

- Saint Vincent de Paul (Evreux, Vernon, Pont Audemer, Etrépagny, Saint André, Lyons la Forêt, Bernay, Pacy sur Eure)

- Les Restaurants du Cœur

- L'Ordre de Malte à Vernon

- L'Association Vernonnet pour l'Accueil Partage (AVAP) et Solidarité Partage à Vernon

- Ecoute et Entraide à Gasny

- Le Carrefour Saint Martin à Brionne

  1. Les associations qui proposent des apprentissages du français

- Le Secours Catholique : Evreux, Vernon, Louviers,

- La Clé (liberté et autonomie par le calcul, la lecture, l'expression) Lotissement de la Mesloterie 27190 Conches-en-Ouche

Tel : 02 32 38 10 48

Permanence : 10h à 11h, le samedi matin

  1. Une assistance juridique

- Maître Laurence de Palma Papet (Pacy sur Eure)

- Maitre Lucille Matrand (Evreux)

- EDEN Avocats à Rouen

10. Un service d'interprète

L'Institut de la Paix 16 rue Chateaubriand - BP 4033 - Appartement 120/121 Immeuble Cévennes 27000 EVREUX

Tel : 02 76 55 54 25

La Cellule de référence diocésaine :

Mgr Christian NOURRICHARD

M. Philippe MAHIEU

M. Bernard PREVELLE

Père Roland DOLLÉ

Père Denis CHAUTARD

M. Mme Philippe MYLLE

M. Philippe DECOUVELAERE

M. Philippe BERTHE

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