Vernon (Eure) : un collectif de 13 associations humanitaires et des droits de l'homme voit le jour

Les membres du bureau du collectif, de gauche à droite : Bernadette Cazenave, Patrick Poultier, Colette Martin et le Père Chautard

VERNON. : UN COLLECTIF DE SOUTIEN VOIT LE JOUR

Une main tendue aux migrants

Sur la question de l'accueil des migrants, des associations se mobilisent. Elles ont créé le Collectif pour l'accueil des réfugiés, visant à pallier les manques de moyens des services de l'Etat

Ces images de migrants tentant de passer les frontières de l'Europe leur a donné l'idée d'agir. Pour les associations du « Collectif pour l'accueil des réfugiés », officiellement créé en novembre dernier, l'heure est au recensement et à la mutualisation des moyens.

Début décembre, le bureau du collectif se réunissait dans le salon de Bernadette Cazenave, membre de la section vernonnaise de la Ligue des droits de l'Homme. Parmi les quatre membres présents, le Père Denis Chautard, prêtre à Vernon, déclare : « Ce collectif est un complément aux services de l'Etat, car ceux-ci sont débordés, voire ne répondent plus ».

« On se mobilise pour une cause juste »

Devant eux sont posés plusieurs documents, dont ce tableau faisant un inventaire des compétences mises à disposition par les associations participantes. Du social, du juridique, de l'aide matérielle, des moyens humains...

« On va les mettre en œuvre et travailler en réseau” glisse Patrick Poultier, membre du bureau et aussi président de la Ligue des droits de l'Homme. « Nous, citoyens investis et concernés, on vu se mobiliser pour une cause juste et importante qui est l'accueil. C'est la première fois qu'un objectif commun draine autant d'associations sur Vernon. »

Participer à l'effort

Cette initiative a vu le jour lors d'une réunion des associations sur le sujet, le 21 septembre. La plupart avaient été débauchées huit jours plus tôt, lors du forum des associations de Vernon. « L'idée de départ, c'était de partir de la problématique des migrants et de poser une question : qu’ont prévu nos élus pour eux ? », raconte Patrick Poultier. Leur première action a été de rédiger un courrier aux 41 maires de la Cape, et à son président, Gérard Volpatti. Ils obtiennent deux réponses, l'une de ce dernier et l'autre de Sébastien Le-cornu, l'ancien maire de Vernon.

Pour les élus, la question du logement des migrants n'est pas du ressort de la collectivité mais de l'Etat. En effet, dans l'Eure, le préfet René Bidal a sollicité les maires pour « participer à l'effort de solidarité ». Vingt-et-une commu­nes se sont ainsi portées volontaires.

Hébergés par roulements

De fait, la mission du collectif est de secourir les per­sonnes déboutées de leur droit d'asile. Selon le bureau, plusieurs cas ont eu lieu sur Vernon et ses alentours. Parfois, il s'agit de familles entières. « Ces gens-là se retrouvent sans droit alors qu'ils ont des recours de 6 mois à un an. Pendant ce temps, ils sont sans rien et ne peuvent travailler », explique le Père Chautard. Le réseau du collectif se met alors en branle pour trouver des solutions d'hébergement, quitte à fonctionner par roulements.

« Sur Vernon, grâce au bouche-à-oreille, des personnes individuelles ont hébergé des migrants », annonce Colette Martin, aussi membre du bureau et citoyenne engagée. Patrick Poultier enchérit : « L'image que l'on renvoie est très importante. Il faut montrer qu’il y a des citoyens qui ne voient pas d’un mauvais œil leur arrivée. »

Ophélie Bouin

Le Démocrate Vernonnais

Mercredi 30 décembre 2015 page 10

Contact

Pour contacter le collectif, écrire à :

collectif.refugies.cap@gmail.com

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