Mgr Hippolyte Simon démissionne pour raisons de santé
17 mars 2016Mgr Hippolyte SIMON, archevêque de Clermont, prononce l’homélie à l’ordination épiscopale de Mgr Luc Crépy à la cathédrale Notre Dame de l'Annonciation. Le Puy-en-Velay (43), le 12 avril 2015. / Luc OLIVIER/CIRIC/
Le pape François a validé la demande de démission présentée par lettre du 22 février par l’archevêque de Clermont-Ferrand. Cette démission prend effet ce jeudi 17 mars à midi.
« Chers diocésains, je tiens à vous informer moi-même que le Saint-Père, le pape François, a accepté la démission de charge d’archevêque de Clermont, que je lui avais présentée par lettre du 22 février, pour raisons de santé. Cette démission prend effet ce jeudi 17 mars à 12 heures », peut-on lire dans le communiqué de Mgr Hippolyte Simon rendu public jeudi 17 mars matin. Ce même communiqué annonce également que « dès vendredi, le collège des consulteurs se réunira afin d’élire un administrateur diocésain. »
De fait, Mgr Simon avait été opéré d’un cancer du rein en juin dernier et avait appris, peu après, que l’opération n’avait pas suffi. « En décembre, j’ai su qu’il n’y aurait pas d’autre opération et j’ai alors pris la décision de démissionner, sachant qu’il me serait difficile d’être évêque à plein-temps et de me soigner », confie-t-il à La Croix depuis Clermont-Ferrand où il poursuit ses traitements quotidiens.
Figure marquante de l’épiscopat français
Âgé de 72 ans et archevêque de Clermont-Ferrand depuis vingt ans, Mgr Hippolyte Simon est indéniablement une figure marquante de l’épiscopat français. Homme de débat, curieux et attentif au monde tel qu’il va, il a été choisi par ses confrères comme vice-président de la Conférence des évêques de France (CEF) de 2007 à 2013, au côté de Mgr Laurent Ulrich. Il a également représenté les évêques de France auprès de la Commission des épiscopats de l’Union européenne (COMECE) jusqu’en novembre 2007.
Mgr Simon fut l’un des rédacteurs du « rapport Dagens » (1996). Pour cet héritier déclaré du personnalisme d’Emmanuel Mounier, la question centrale reste celle de la pertinence et de la crédibilité d’une foi chrétienne librement vécue et tournée vers l’avenir.
Il s’est inquiété du retour du paganisme, de la crise des institutions et de la montée de l’extrême droite (et ce, bien avant le séisme électoral de 2002), du durcissement des relations État-Église et de la conception de la laïcité, mais aussi des vocations spécifiques au sacerdoce et au diaconat (1). Il avait aussi pris position pour défendre le dimanche comme jour de repos, le célibat sacerdotal, ou encore pour s’opposer au « mariage pour tous » tout en refusant d’aller manifester…
Quelques jours d’été en Normandie
Dans son diocèse, où il avait ouvert une nouvelle maison diocésaine fin 2000, il a également lancé de nombreuses pistes de réflexion sur le redécoupage des territoires paroissiaux…
Natif de Saint-Georges-de-Rouelley (Manche) et formé au grand séminaire de Coutances puis au séminaire de Bayeux, Hippolyte Simon est resté attaché à sa Normandie familiale, où il aime retourner les étés. Il compte y revenir en juin pour la suite de son traitement. D’ici là, doit être organisé en avril à Clermont-Ferrand une célébration afin que ses diocésains puissent lui exprimer leurs remerciements.
Claire Lesegretain
(1) Mgr Simon est l’auteur notamment de « Vers une France païenne ? » (Cana, 1999) ; « La Liberté ou les idoles ? » (entretiens avec Frédéric Mounier, Cana/DDB, 2002) ; « Libres d’être prêtres » (Éd. de l’Atelier, 2002) ; « Vous qui cherchez Dieu, voici un GPS » (DDB, 2010).