24 juin fête de la naissance de Saint Jean-Baptiste
24 juin 2016Saint Jean-Baptiste, vous le connaissez bien, et pas seulement le récit de sa naissance que nous venons d'entendre, mais aussi sa prédication fougueuse sur les bords du Jourdain et son humilité : il a conduit ses disciples à Jésus, dont il disait qu'il n'était pas digne de dénouer la courroie de ses chaussures.
Est-ce que je peux me permettre, moi, de vous dire pourquoi j'aime Jean-Baptiste, ce que j'aime le mieux de la vie de Jean-Baptiste, c'est une phrase qu'il a prononcée, quelques mots - pour lui ce n'étaient pas des mots seulement - c'était une vraie question qui lui sortait du coeur. Cette question, il l'a posée à Jésus, pas directement d'ailleurs, car il était en prison. Il a envoyé ses amis la poser à Jésus de sa part : " Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? "
Vous me direz, pourquoi attacher tant d'importance à cette phrase ? Tout simplement parce que cette question est la question de tout le monde. Pas la vôtre ?... Jésus est-il l'envoyé de Dieu, le Fils de Dieu ? Tout ce qu'on dit de lui, est-ce que c'est vrai ? tout ce que les chrétiens sont invités à croire à son sujet, est-ce que c'est vrai, ou bien est-ce une invention de ses disciples, une formidable erreur, un formidable mirage entretenu depuis des siècles ?
Avec Jean-Baptiste, aujourd'hui, essayons d'avancer ensemble. Pourquoi Jean-Baptiste a-t-il posé cette question ? Pour deux raisons, me semble-t-il.
La première : en voyant Jésus, il était étonné... au point de douter.
La deuxième : en voyant ce qui lui arrivait à lui, Jean-Baptiste, il était scandalisé au point de douter.
Étonné au point de douter. En effet, marqué par son tempérament, la culture religieuse de son temps, Jean avait des vues très strictes sur le Messie. Ce devait être un justicier départageant sur-le-champ les bons et les méchants. Tout le monde attendait, à l'arrivée du Messie, une intervention foudroyante de Dieu, alors que le charpentier de Nazareth racontait que Dieu était comme un berger qui va rechercher sa brebis perdue ou comme un père qui attend le retour de son fils qui a pourtant quitté la maison avec l'argent de la famille.
Comment ne pas s'étonner au point de douter ?
Mes amis, trouverais-je les mots pour vous dire avec assez de conviction que la foi en Jésus Christ ne peut que passer par l'étonnement. Avoir la foi, c'est être étonné. Les chrétiens sont les étonnés de l'amour. Tant que je ne serai pas étonné, je ne serai pas croyant. Car le visage de Dieu révélé par Jésus est étonnant. Car le chemin emprunté par Jésus est étonnant. L'Évangile est étonnant. L'Évangile est rempli de l'histoire merveilleuse de cet amour fou de Dieu qui nous étonne. Tellement que nous disons : " C'est inimaginable ". C'est vrai, jamais nous n'aurions pu l'imaginer. " C'est incroyable. " Et pourtant c'est cela qui s'appelle croire.
Jean Corbineau, prêtre du Diocèse de Nantes
Décédé le 21 avril 2015