Voici 15 ans que papa nous quittait : le 20 juin 2001 à 20h15.
19 juin 2016Il a choisi le dernier jour du printemps comme pour nous dire que sa jeunesse est désormais « éternelle » !
Cette année 2016 le 20 juin se trouve le lendemain de la « fête des pères » : tout un symbole également.
Je ne referai pas l’éloge funèbre que lui ont adressée ses enfants, petits-enfants, gendre et belles filles lors de la veillée à la résidence médicalisée où il a rendu son dernier souffle, ou à l’église Saint Thomas de Privas où ont été célébrées ses funérailles.
Avec le recul du temps je peux dire aujourd’hui que perdre son papa c’est devenir en même temps « orphelin » et « héritier » !
« Orphelin » car son départ est une « déchirure » (encore aujourd’hui) : nous sommes amputés d’une partie de nous-même : c’est lui qui nous montrait le chemin de la solidarité avec les petits et les pauvres, c’est lui qui nous a appris à ne pas juger, à accueillir, à respecter. Il était d’une grande sensibilité. Il s’engageait pour les sans-abris, les exclus, les mal-logés. Il vivait une foi profonde : mélange de la « foi du charbonnier » et de sa formation (dans l’Action Catholique) à comprendre l’Evangile « à hauteur d’homme » !
Il s’est battu pour vivre et faire vivre sa famille, pour trouver des « raisons de vivre » pendant et après la guerre de 39-45, la période la plus « noire » de notre histoire !
Il était lui-même orphelin d’un père qu’il n’a pas connu (emporté très tôt par la maladie). Sa maman a repris la responsabilité de contremaitre du moulinage de soie de son mari à Lapte (Haute Loire). Elle n’a guère pu s’occuper de son petit dernier qui a été élevé par Denise (ma marraine) sa grande sœur restée à la maison, qui est devenue sa deuxième maman et dont le décès dans les années 80 l’a profondément « ébranlé ». Les dernières années que j’ai partagées avec lui il m’a beaucoup interrogé sur ce qu’il y aurait après la mort. Il me disait sous forme de galéjade : « est-ce que je pourrais aller à la pêche, jouer à la belotte, jouer à la pétanque ? »
Isidore n’était guère « bavard ». Il communiquait par un regard, une caresse, une colère. Il n’était pas fan de discours. Il était « tout en actes » : amoureux, tendre et « contemplatif » !
« Héritier » Il ne nous a laissés ni or ni argent, mais il nous a montrés le chemin de l’amour, de la foi, de la solidarité et de la justice. Ce qu’il nous a transmis, c’est ce qui est « ma raison de vivre aujourd’hui », ce que je transmets à mon tour à mes proches, à mes enfants « de cœur » !
Il se contentait de peu. Il partageait tout. Il a gardé jusqu’à la fin ses beaux-parents à la maison.
Il allait arroser le jardin d’une mamie à 5h du matin avant de se rendre au travail ! Avec les quelques sous qu’il avait pu gagner il nous a emmenés quelques jours en vacances à Annecy, au Mont blanc, dans le massif du Pelvoux, à Marseille. (à 7 personnes dans une 403 Peugeot avec la grand-mère, le réchaud et la cocotte-minute !)
En ce jour de « Fête des Pères » je viens, cher papa te redire « je t’aime » et te demander de veiller – avec maman – sur chacun des enfants, petits-enfants et arrières petits enfants !
Denis