Colombie: Un accord de paix conclu avec les Farc après 52 ans de guerre civile

Le président colombien et le commandant des Farc se serrent la main avec la bénédiction de Raul Castro le 23 septembre 2015 à La Havane. - Desmond Boylan/AP/SIPA

C’est un moment historique. Le gouvernement colombien et la guérilla des Farc ont annoncé mercredi à Cuba être parvenus à sceller un accord de paix au terme de près de quatre ans d’âpres négociations vouées à mettre un terme à 52 ans de guerre civile.

"Nous sommes parvenus à un accord final, intégral et définitif sur la totalité des points à l’agenda" des pourparlers menés depuis novembre 2012 à La Havane, indique un texte signé par les deux parties et lu par le diplomate cubain Rodolfo Benitez, dont le pays a accompagné les négociations avec la Norvège.

Un référendum dans les prochaines semaines

Avant de pouvoir déclarer la fin du conflit avec les Farc, le plus ancien d’Amérique latine, le gouvernement du président Juan Manuel Santos devra soumettre le texte au peuple colombien lors d’un référendum prévu dans les prochaines semaines. Les délégations n’ont pas précisé si l’accord définitif devra être signé par le président colombien et Timoleon Jimenez, dit "Timochenko", avant d’entrer en vigueur.

Ce pacte historique marque la fin officielle des pourparlers menés depuis novembre 2012 à La Havane sous l’égide de Cuba et la Norvège. Cette quatrième tentative de paix a été proche d’achopper à plusieurs reprises, du fait de nombreux accrochages armés en Colombie ou après l’enlèvement d’un général par la rébellion fin 2014.

260.000 morts

Une fois l’accord de paix final validé, la rébellion doit commencer à réunir ses troupes pour les désarmer, alors que le cessez-le-feu devra être contrôlé par un mécanisme tripartite comprenant le gouvernement, les Farc et une mission de l’ONU. Selon le protocole établi, les Farc devront révéler le nombre total de leurs combattants - évalué autour de 7.000 par les autorités - huit jours après avoir signé la paix.

Le désarmement devra être bouclé en 180 jours et les armes seront fondues pour construire trois monuments. La guérilla entamera alors sa mue pour se transformer en mouvement politique. Les deux parties se sont déjà mises d’accord sur la façon de juger les militaires et rebelles accusés des crimes les plus graves pendant le conflit, ainsi que sur une amnistie pour ceux ayant commis des actes moins graves comme la rébellion ou le port illégal d’armes.

Le conflit colombien a impliqué au fil des décennies guérillas d’extrême gauche, paramilitaires d’extrême droite et armée, et officiellement fait quelque 260.000 morts, 45.000 disparus et 6,9 millions de déplacés.

20 Minutes avec AFP

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