Des moines sur les lieux de l’attaque contre un bus transportant des chrétiens coptes à Minya (Egypte) le 26 mai. CREDITS : MOHAMED ABD EL GHANY / REUTERS

Des moines sur les lieux de l’attaque contre un bus transportant des chrétiens coptes à Minya (Egypte) le 26 mai. CREDITS : MOHAMED ABD EL GHANY / REUTERS

Des hommes armés ont pris d’assaut un bus transportant des chrétiens au sud du Caire. Les forces égyptiennes ont frappé des cibles djihadistes en réponse à l’attaque.

Les chrétiens ont encore été visés, vendredi 26 mai en Egypte. Au moins 28 personnes, dont de nombreux enfants, ont été tuées par des hommes armés et masqués alors qu’elles se rendaient en bus dans un monastère copte, a annoncé le porte-parole du ministère de la santé, Khaled Megahed, à la télévision d’Etat, ajoutant qu’il y avait 25 blessés.

Cette nouvelle attaque n’a pas été revendiquée dans l’immédiat mais elle a lieu alors que la branche égyptienne de l’organisation Etat islamique (EI) mène depuis plusieurs mois une campagne contre la minorité copte. L’EI s’est engagé à multiplier les attaques contre cette communauté chrétienne, la plus importante et l’une des plus anciennes du Moyen-Orient, qui représente environ 10 % des quelque 90 millions d’Egyptiens.

Les forces égyptiennes ont frappé, vendredi, des cibles djihadistes en réponse à l’attaque, a annoncé le président, Abdel Fattah Al-Sissi. « L’Egypte n’hésitera pas à frapper les camps d’entraînement terroristes partout, sur son sol comme à l’étranger », a déclaré M. Sissi dans un discours retransmis par la télévision d’Etat.

« Un acte de haine insensé »

Le président des Etats-Unis, Donald Trump, a déclaré, vendredi, que « le sang des chrétiens doit cesser de couler ». De son côté, le pape François « a été profondément attristé » par cette attaque « barbare », a annoncé le Saint-Siège. Evoquant « un acte de haine insensé », il a exprimé « sa profonde solidarité avec tous ceux qui ont été touchés par cette atrocité ».

Al-Azhar, prestigieuse institution de l’islam sunnite sise au Caire, a condamné l’attaque qui a eu lieu à la veille du début du ramadan, le mois de jeûne musulman. Le grand imam Ahmed Al-Tayeb l’a qualifiée d’« inacceptable » et il a affirmé qu’elle visait à déstabiliser l’Egypte. L’Eglise copte a, elle, appelé « à prendre des mesures pour prévenir ces incidents qui ternissent l’image de l’Egypte ».

L’attaque a eu lieu dans la province de Minya, au sud du Caire. Selon le ministère de l’intérieur, les assaillants étaient à bord de trois pick-up quand ils ont attaqué le bus qui amenait les passagers au monastère de Saint-Samuel, à plus de 200 kilomètres au sud de la capitale. Ils ont ensuite pris la fuite.

Les hommes masqués ont ouvert le feu « à l’arme automatique », a rapporté à la télévision d’Etat le gouverneur de la province de Minya, Essam El-Bedawi. Des images ont montré un bus criblé d’éclats de balles et aux fenêtres et pare-brise complètement détruits. La police a mis en place des points de contrôle sur la route où l’attaque a été perpétrée, d’après M. El-Bedawi.

Déjà 45 morts en avril

Cette attaque survient un mois et demi après des attentats revendiqués par l’EI contre deux églises coptes, qui ont fait 45 morts. Les coptes, qui représentent environ 10 % de la population, forment la plus importante communauté chrétienne du Moyen-Orient, et l’une des plus anciennes, dans un pays où les musulmans sunnites sont largement majoritaires.

Une branche de l’EI sévit dans le nord de la péninsule du Sinaï, où elle attaque régulièrement les forces de sécurité. Elle y a également procédé à des attaques ciblées contre des chrétiens, poussant des dizaines de familles à fuir la région.

La première attaque avait eu lieu dans la matinée du 9 avril, à Tanta, grande ville située à une centaine de kilomètres du Caire, durant la célébration des Rameaux dans l’église Mar Girgis. A Alexandrie, la seconde offensive avait été perpétrée en début d’après-midi.

Après avoir été stoppé par des policiers, l’assaillant s’était fait exploser à l’entrée de l’église Saint-Marc, où se trouvait le pape copte orthodoxe Théodore II. Le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, avait alors déclaré l’état d’urgence pour une durée de trois mois.


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