Présidentielle : le choix de la rédaction de La Croix

Interrogé par les journalistes dans l’avion qui le ramenait du Caire, le pape François n’a pas voulu se prononcer sur l’élection présidentielle française. Faut-il le regretter ? Est-il indispensable qu’une consigne descende du plus haut de l’Église universelle vers les catholiques qui sont en France ? Mieux vaut, en réalité, une conviction montante. Chacun, quelle que soit sa place, sa mission, doit se déterminer, prendre ses responsabilités. Le moment est venu pour La Croix de prendre les siennes.

Notre journal n’a pas coutume d’exprimer une préférence parmi les candidats à une élection. Depuis des décennies, cette règle n’a connu qu’une seule exception, en 2002, lorsque les Français eurent à choisir entre Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen. Nous sommes aujourd’hui dans une situation similaire. Parce que l’enjeu est considérable pour la France et pour l’Europe, parce que trop de responsables politiques ont adopté une position sibylline, parce qu’il y a le risque d’un résultat acquis par inadvertance, il nous paraît nécessaire de dire clairement ce que nous jugeons préférable. Avant qu’il ne soit trop tard.

Nous n’acceptons pas l’idée d’un choix déterminé par la crainte. Crainte de l’avenir, de l’Europe, du monde, de l’étranger, de l’autre. Nous ne pouvons nous résigner à ce que l’on élève des clôtures autour de la France et que l’on introduise des séparations entre les habitants de notre pays en fonction de leur nationalité. Face à ce qui risque d’advenir avec Marine Le Pen, l’abstention ne suffit pas. Le programme d’Emmanuel Macron ne peut recueillir notre pleine adhésion, nous l’avons déjà écrit. Mais parce que ce candidat a fait un choix de rassemblement et de confiance dans l’avenir, nous lui apportons notre soutien.

Guillaume Goubert

Rédaction de La Croix

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