Ordination diaconale de Jean PREIRA ce dimanche 19 novembre à la cathédrale d’Evreux.
22 nov. 2017C’était une grande fête pour notre église diocésaine, pour la communauté manjak et pour les diacres de la province de Normandie (plus de 30 avaient fait le déplacement).
Jean est né à Vernon le 22 juillet 1976. Il est d’une fratrie de 7 enfants. Ses parents sont venus de Guinée Bissau. Après une formation en électronique il a été embauché en 2002 comme électricien chez Renault à Flins. Il s’est marié avec Sébia en août 2005 à Vernon et ils ont trois enfants (17, 11 et 6 ans). Il est conseiller municipal dans sa commune de Mercey (Eure). Depuis 2011 Jean fait partie de l’équipe d’aumônerie de la maison d’arrêt d’Evreux.
Sa première mission est sa vie de famille et son travail professionnel. Il est désormais aumônier adjoint de la maison d’arrêt d’Evreux et nommé au « Carrefour des Cités », ce service de l’Eglise Diocésaine pour la pastorale dans les quartiers populaires. Jean y sera en charge de la question des jeunes chrétiens– originaires d’Afrique – qui regardent du côté de l’Islam.
Un moment fort de l’ordination de Jean : la présentation à l’évêque de Jean par son équipe « d’accompagnement » :
« L’équipe d’accompagnement est heureuse de vous présenter Jean et Sébia.
Durant cette longue période de préparation, nous nous sommes mis à leur service pour les aider à discerner. Saint Paul apôtre dans sa 1ère lettre aux Corinthiens nous lance cet appel : « Si je n’ai pas la charité, je ne suis rien ». Assurément Jean est pétri de cette charité qui a façonné ses journées et ses choix.
Sa famille mais aussi sa place dans la communauté manjak donnent à Jean l’occasion sans cesse renouvelée de venir en aide à ceux qui en ont besoin.
Depuis quelques années son attention aux autres a dépassé le cercle de ses proches et c’est au monde carcéral que Jean apporte ses talents. Il n’y a sans doute pas d’univers où la parole de Dieu est plus nécessaire. Jean la transmet pour guider des détenus en recherche de guérison de leur propre blessure. Assurément, Jean est ici au seuil de l’Eglise, représentant notre communauté auprès des plus fragiles. Sa diaconie a d’ores et déjà commencé.
Jean incarne cette Eglise universelle : il est ancré dans sa communauté manjak et en même temps, totalement présent dans sa paroisse. Il ne sera pas le diacre d’un groupe, mais sera le diacre de tous et ravivera le lien de « fraternité » unissant la famille humaine.
Sébia et vous, Monseigneur, qui allez envoyer Jean en mission, soyez les gardiens de sa première vocation, celle d’époux et de père de famille. Jean doit être présent à sa famille autant que nécessaire et l’immensité de la tâche qui l’attend comme diacre ne doit pas l’éloigner de son foyer. Le pape François, dans sa catéchèse pour la famille a repris dans le Livre des Proverbes, les paroles qu’un père adresse à son fils, en disant : « Mon fils, si ton cœur est sage, mon cœur, à moi, se réjouira, et mes reins exulteront quand tes lèvres exprimeront des choses justes » (Pr 23, 15-16). On ne pourrait mieux exprimer l’orgueil et l’émotion d’un père qui reconnaît avoir transmis à son fils ce qui compte véritablement dans la vie, c’est-à-dire un cœur sage. Jean et Sébia, votre vocation est celle-ci, transmettre à vos enfants un cœur sage.
Jean, tu as choisi la charité comme chemin de vie. Au nom du Seigneur et avec son aide, tu vas regarder dans la direction des plus nécessiteux et tu vas les accompagner. Tu vas aussi nous interpeller, nous qui sommes plus au chaud dans nos églises, pour nous rappeler que « sans la charité je ne suis rien ».
Armelle et Marc DEBAS