A Jean Deries mon frère (1er Septembre 1930 – 14 avril 2018)
15 avr. 2018A Jean Deries mon frère (1er Septembre 1930 – 14 avril 2018)
Il était amoureux du printemps, un amoureux de la vie, et particulièrement de la vie à sa naissance.
Chaque année, pour fêter le printemps, il organisait avec ses amis une sortie en montagne dès la fonte des neiges.
Il aimait les commencements…Il aimait l’Évangile…. l’Evangile était pour lui un commencement permanent !
Il était « fidèle et rebelle »… je crois que ces deux mots parlent de lui :
Fidèle à sa conscience, fidèle à sa vocation, fidèle à ses amis, fidèle au « message de l’Évangile et même… à la « tradition de l’Église ».
Rebelle : il dénonçait tout ce qui ressemblait à un consensus « mou », tout ce qui ressemblait à un renoncement pour la facilité, à une aliénation de la liberté, à de l’habitude ou bien à de l’instinct « grégaire » !
C’était un « chercheur »…Il cherchait en permanence les mots qui pouvaient rendre compte de son chemin spirituel et « mystique », de « nos » chemins spirituels et mystiques ! Lorsqu’il était encore maçon il écrivait les mots issus de sa méditation sur des coupures de sacs de ciment… mots qu’il recopiait le soir sur son carnet intime !
Jean était un homme des fondements, des « fondations » ! C’est lui qui nous a lancés dans l’aventure des eucharisties « domestiques » de la rue patate où la table eucharistique se transformait en table du repas partagé avec tous les « passants » ! Chacun était bienvenu, accueilli et reconnu. Combien de rencontres inattendues, de blessures, de souffrances mais aussi de luttes et d’espoirs partagés !
Il était amoureux de « la fraternité » ! Fraternité la plus large possible mais aussi fraternité dans le ministère des prêtres. Cette fraternité trouvait sa source en Christ.
Jean témoignait de son « attachement » au Christ, frère des hommes. Le « mystère de l’incarnation », « la diaconie » du Christ, l’engagement des chrétiens dans la vie sociale et politique étaient ses « mentors » ! Il était passionné des lettres de Saint Paul, de la vie et des écrits de Charles Péguy.
Toute sa vie était marquée par ce geste du Christ qui s’est fait pauvre pour gagner par sa vie, sa mort et sa résurrection le plus grand nombre. Il n’a jamais démissionné de sa solidarité avec les pauvres, les immigrés, les ouvriers.
J’ai retrouvé ce texte de Jean de 2015 (cliquez sur le lien ci-dessous) – qui exprime bien, pour lui, l’intuition des « prêtres-ouvriers ».
A-Dieu Jean ! et MERCI !
Ton frère
Denis Chautard
En équipe avec Jean Deries au 26, rue Parmentier à Grenoble du 1er septembre 1976 au 31 décembre 1984