Homélie du dimanche 19 août 2018
16 août 2018A la recherche de la sagesse
Les lectures de ce jour nous offrent un beau parcours à la recherche de la sagesse. La sagesse est une manière de vivre à plein, à tout âge, avec intelligence et bonheur. Elle n’exclut pas l’audace et l’initiative. Elle n’est donc pas réservée aux plus anciens d’entre nous.
Dans le livre des Proverbes, la Bible s’est plu à mettre en scène la sagesse de Dieu, active et conviviale, invitant les hommes à son bonheur. Dame sagesse nous accueille dans sa maison artistiquement construite. Elle apprête du vin et dresse la table. Elle sait ce qu’il faut faire pour rendre la vie agréable. Il n’y a chez elle aucun repli sur un petit bonheur tranquille. Son cœur est ouvert et généreux. La vie de la cité l’intéresse. Sa table est ouverte à tous ceux qui veulent répondre à son invitation. Comme le proclame le prophète Jérémie : ‘’Ainsi par le Seigneur : Que le sage ne se vante pas de sa sagesse ! Que l’homme fort ne se vante pas de sa force ! Que le riche ne se vante pas de sa richesse ! Si quelqu’un veut se vanter, qu’il se vante de ceci : d’être assez malin pour me connaître moi, le Seigneur qui met en œuvre la bonté, le droit et la justice sur la terre’’ (Jérémie 9, 22-23).
Comment ne pas accueillir aujourd’hui cette parole : ‘’Quittez votre folie et vous vivrez, suivez le chemin de l’intelligence’’. L’apôtre Paul, à son tour, invite les chrétiens à prendre place au banquet de la sagesse : ‘’Ne vivez pas comme des fous, mais comme des sages !’’
Quelques versets plus haut, Paul a bien précisé l’alternative : ‘’Nous ne serons plus des enfants, (au sens de ‘’immatures’’) ballotés, menés à la dérive, à tout vent de doctrine…’’ Et un peu plus loin, Paul répète : ‘’Autrefois, vous étiez ténèbres; maintenant, vous êtes lumières dans le Seigneur. Vivez en enfants de lumière. Et le fruit de la lumière s’appelle bonté, justice, vérité.‘’ Oui, recherchez la vraie joie que, seul l’Esprit Saint peut donner.
Dans l’Evangile de St Jean, nous contemplons le repas que la sagesse éternelle de Dieu nous a préparé. Sagesse qui devient folie aux yeux des hommes : ‘’Comment cet homme-là peut-il donner sa chair à manger ?’’ ‘’En vérité je vous le dis, si vous ne mangez pas la chair du fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous’’.
‘’Manger ma chair’’, ‘’boire mon sang’’. Ce sont là des expressions fortes. Pour des oreilles non préparées, elles ont quelque chose de choquant et de provoquant. La chair et le sang, en hébreu, c’est l’homme concret, fragile, vulnérable. C’est la personne dans tout ce qu’elle est. C’est sa manière d’être, de vivre, d’aimer.
Manger sa chair, boire son sang, c’est communier à la vie de Jésus, à sa prière, à ses paroles, à ses gestes, à sa liberté, à sa mort, à sa résurrection.
Pas seulement une communion d’ordre intellectuel, comme celle qui peut exister entre un disciple et la pensée de son maître, mais une communion d’ordre vital. Jésus ose affirmer : ‘’Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui’’.
C’est le sommet de la relation nouvelle que Dieu veut vivre avec l’homme.
On se rappelle la première rencontre entre Jésus et ses deux premiers disciples. ‘’Maître, où demeures-tu ?’’. ‘’Venez et vous verrez’’. A chaque eucharistie nous découvrons que la demeure du Christ, c’est le cœur de l’homme. En mangeant la chair et en buvant le sang, nous sommes invités à entrer dans le mystère de Jésus donnant sa vie pour les hommes. Là où est la vraie vie, là est la plénitude de la vie. Une vie donnée, partagée.
Communier au corps et au sang du Christ, c’est s’ouvrir à l’élan de cette vie qui se fait amour et pardon jusqu’au bout. C’est partager la victoire du Christ sur toutes les forces de haine et de mort, c’est vivre dès aujourd’hui en ressuscité.
Louis DURET
Prêtre du Diocèse de Chambéry