RDC : l’Église soutient la candidature d’un opposant à Kabila au nom de la démocratie

Lundi 6 août, la Conférence des évêque du Congo (Cenco) a appelé le gouvernement du pays à accepter la candidature du candidat de l'opposition Moïse Katumbi. Ce dernier aurait été retenu par le gouvernement à la frontière zambienne pour l'empêcher de se présenter.

La Conférence des évêques du Congo (Cenco) a fait part, dans un communiqué du lundi 6 août, de sa vive inquiétude quant au traitement du candidat Moïse Katumbi. Ancien allié du président Joseph Kabila, Moïse Katumbi avait rejoint l’opposition en 2015, avant de quitter le Congo en 2016 pour « raisons médicales ». Condamné depuis à trois ans de prison pour une affaire dont il nie « tout fondement », il a été retenu à la frontière zambienne par les autorités, moins de deux jours avant la date limite de dépôt des candidatures.

Indignée par ces procédés, la Cenco s’est dit « vivement préoccupée par la volonté affichée par ceux qui sont au pouvoir d’exclure certains candidats à la présidence de la République ». « Seules des élections crédibles, transparentes et inclusives sont la solution à la crise actuelle en RDC », renchérissent les évêques, qui dénoncent « un grand recul pour la démocratie ». Il n’y a eu aucune réaction du chef de l’État, qui devrait désigner son successeur dans les heures qui viennent.

Joseph Kabila, quant à lui, a désigné cet après-midi son successeur à la tête de la majorité. La Cenco a salué cette décision, et reconnaît que le président « a tenu sa promesse de respecter la Constitution ».

Pour mémoire, des marches pacifiques sont organisées depuis plusieurs mois dans le pays afin de réclamer l’application de l’Accord de la Saint-Sylvestre, c’est-à-dire le départ de Joseph Kabila. Signé le 31 décembre 2016 entre le pouvoir et l’opposition, et sous l’égide de l’Église catholique, cet accord prévoyait la tenue d’une élection présidentielle d’ici la fin… 2017.

Foucauld-Stanislas Boutte du Jonchay

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