Les "Blacks Blocs" lors de la manifestation du 1er mai 2018

Les "Blacks Blocs" lors de la manifestation du 1er mai 2018

Un Black Bloc est un regroupement éphémère d'individus au cours d'une manifestation, regroupement qui donne fréquemment lieu à des affrontements avec les forces de l'ordre.

Un Black Bloc (ou « bloc noir », en allemand « Schwarzer Block ») est un regroupement éphémère d'individus au cours d'une manifestation, regroupement qui donne fréquemment lieu à des affrontements avec les forces de l'ordre.

Les Black Blocs sont des structures informelles et décentralisées, sans appartenances formelles ni hiérarchies. Ils sont constitués essentiellement d'activistes des mouvances libertaires : les black blocs ne sont qu'une technique du mouvement autonome pour défiler dans la rue.

Histoire

Les «blocs noirs» sont issus des «mouvements autonomes» européens, en particulier du Mouvement autonome allemand des années 1980. Les autonomes Allemands ont créé l'idée de «Schwarzer Block» avec des «actions directes» collectives pour la défense de squats («Freiräume») et de «lieux autogérés». Ils ont aussi soutenu la Faction armée rouge (« Rote Armee Fraktion») lors des manifestations de solidarité, quoique la majorité des autonomes aient critiqué cette lutte armée. La lutte des autonomes Allemands s'est aussi axée contre le nucléaire en organisant de gigantesques émeutes sur les lieux de construction de centrale.

Les blocs noirs sont réapparus lors de manifestations de contestation de la guerre du Golfe en Irak en 1991, pratiquant des «actions directes» en marge de manifestations conventionnelles. Le 30 novembre 1999, lors du congrès de l'OMC à Seattle, un bloc noir d'environ 200 militants s'est attaqué aux locaux de sociétés multinationales se trouvant sur le parcours de la manifestation, et a bloqué les rues pour en faire des «zones autonomes temporaires», attirant l'attention des médias. Plusieurs nouvelles appellations sont apparues au sein du bloc noir ensuite ; le « Radical Anti-Capitalist Blocs» (RACB) composé d'un millier de personnes a émergé lors du rassemblement contre le FMI et la Banque mondiale à Washington les 16 et 17 avril 2000.

Après les manifestations liées aux divers sommets du G8 en Europe au début des années 2000, les tribunaux européens ont poursuivi des membres de «black blocs» pour vandalisme, association de malfaiteurs et association de malfaiteurs en vue d'une entreprise terroriste. Le groupe Publixtheatre Caravan a été emprisonné un mois à l'issue du sommet de Gênes en juillet 2001.

 

Modus operandi

Les blocs noirs se forment le plus souvent en marge de manifestations. Ils pratiquent une forme d'action directe : destructions de banques, de bâtiments d'institutions officielles ou de sociétés multinationales, magasins, caméras de vidéo-surveillance, etc. Ces actions ne visent en principe pas à s'attaquer aux personnes mais aux biens des représentants du capitalisme. Les activistes n'hésitent pas à affronter directement les forces de l'ordre qu'ils considèrent comme «le bras armé du capitalisme»,

Outre la destruction matérielle, certains black blocs se fondent pour mission de protéger la manifestation. Ils opèrent alors différemment et leur but devient l'ouverture de voies pour la totalité des manifestants, cela passant fréquemment par des affrontements avec les forces de l'ordre.

Les activistes s'habillent et se masquent de noir pour marquer leur solidarité, symboliser l'unité et l'égalité des hommes et femmes au sein d'un black bloc et créer un effet de masse, mais en particulier se prémunir contre les gaz lacrymogènes et les caméras de vidéo-surveillance. Ils portent fréquemment des blousons de cuir et des protections de fortune adaptées à la guérilla urbaine. La couleur noire est liée à l'anarchisme et au folklore de la piraterie.

Bien que critiqués par les militants pacifistes et la majorité des militants altermondialistes – avec lesquels il existe quelquefois de réelles tensions, trouvant l'action des black blocs contre-productive pour la mise en place d'une alternative politique – la majorité des membres du black bloc se refusent à mettre en danger le reste des manifestants. Ainsi, pour la manifestation de Gênes, les échauffourées se sont déroulées le matin et dans un lieu éloigné, avant que ceux qui y avaient participé ne rejoignent les rangs de la grande manifestation pour défiler avec les autres manifestants. La solidarité au sein d'un black bloc est le ciment donnant la possibilité sa cohésion : la tentative d'arrestation d'un membre d'un bloc par les forces de l'ordre entraînera une action immédiate des autres membres de ce bloc pour le libérer.

 

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