MUSULMANS PRIANT DEVANT LA GRANDE MOSQUEE DE PARIS LORS DE L'AÏD EL-FITR -  ©FRED DE NOYELLE / GODONG

MUSULMANS PRIANT DEVANT LA GRANDE MOSQUEE DE PARIS LORS DE L'AÏD EL-FITR - ©FRED DE NOYELLE / GODONG

Les musulmans célèbrent ce mardi 4 juin la fin du jeûne, l’Aïd El-Fitr. Mais que signifie cette fête pour ces nombreux fidèles de par le monde ?

L’Aïd El-Fitr est également appelé « Aïd El-Séghir », la fête de la rupture. Elle correspond chaque année au premier jour du mois Chawwal du calendrier hégirien (islamique). Cette fête, synonyme de partage, de paix et d’amour, est l’occasion pour toute la communauté islamique de se souhaiter mutuellement « Aïd Moubarak ». Cette expression signifie bonne fête de l’Aïd ou “Que Dieu vous bénisse”. C’est l’un des jours les plus importants pour les millions de fidèles dans le monde.

Bien plus qu’une rupture du jeûne, c’est un moment chaleureux. Après la prière matinale et collective, les croyants vêtus de leurs plus beaux habits se rendent visite et se réunissent autour d’un repas. Ils se souhaitent les vœux et se félicitent du jeûne accompli et des bonnes actions effectuées.

Une grande fête

Les personnes non-musulmanes peuvent aussi participer à cette fête. Certains sont conviés chez leur ami pour déguster les mets, boire du thé, échanger sur les bienfaits de la vie et faire un bilan sur ce mois d’abstinence. D’ailleurs, dans les villes françaises certaines mosquées ouvrent leurs portes après la prière matinale pour laisser place aux visiteurs et personnes désireuses de connaître la tradition islamique.

Cette fête religieuse clôture un mois de piété intense. Le ramadan qui a débuté le 5 mai dernier était une aubaine pour chaque musulman de faire une introspection sur sa foi. L’occasion aussi de faire une auto-évaluation dans le but de purifier son âme et son esprit. Il se traduit par une privation alimentaire, d’ascèse physique et morale. C’est un moyen de se repentir, et faire son mea-culpa pour les péchés commis tout au long de l’année.

Le ramadan, une période considérée parfois comme contraignante, l’est moins pour certains. C’est le cas de Yaya Diallo, jeune étudiant de Strasbourg, « cette année, le climat a été plutôt clément. J’ai bien vécu le ramadan donc moins ressenti l’impact du jeûne » explique-t-il modestement. Avant la fin du ramadan, tous les musulmans doivent aussi  s’acquitter de la Zakat Al-Fitr (aumône légale), troisième pilier de l’islam et sorte d’offrande sans contrepartie.

La Zakat, sujet de polémique

Chaque croyant a l’obligation de venir en aide à une personne dans le besoin, c’est un acte symbolique. Elle est qualifiée de « taxe sociale purificatrice », car elle permet de partager non seulement avec les plus démunis, mais aussi de purifier son âme contre toutes formes d’avarice.

En revanche, la question liée à sa revalorisation allant de 5 euros à 7 euros sous l’impulsion du Conseil théologique musulman de France (CTMF) a suscité le débat cette année. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) quant à lui ne s’est pas prononcé là-dessus. En effet, cette différence se traduit par le fait que le mode d’évaluation prend en compte la variation des prix des denrées alimentaires selon les régions. Un écart qui peut exister entre Paris et les autres régions de France par exemple. Le CFCM « tient à rassurer les musulmans que les différents avis sont probants, légitimes et qu’il n’y a pas lieu d’en faire une polémique puisque depuis le début de l’islam, les gens sortaient la zakat sous forme de denrées alimentaires différents représentant le même volume, mais pas la même valeur monétaire ». Il faut tout de même rappeler que c’est la somme de 7 euros qui est communiquée à tous les fidèles musulmans de France. Mais cette valeur versée a peu d’importance, car seul l’acte compte pour le fidèle désireux d’accomplir sa foi, comme nous le précise Abdelhafid, jeune agriculteur de 27 ans, près de Marseille : « à défaut de ne pas pouvoir verser de l’argent aux pauvres, il est possible de leur donner de la nourriture, le plus important est d’aider les gens qui sont dans le besoin ».

 

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