Eglise des Assemblées de Dieu de Kaya (centre), un des principaux centres d’accueil des chrétiens déplacés au Burkina-Faso - © Portes Ouvertes

Eglise des Assemblées de Dieu de Kaya (centre), un des principaux centres d’accueil des chrétiens déplacés au Burkina-Faso - © Portes Ouvertes

Dimanche, un tout nouveau lieu de culte a été visé par des terroristes islamistes au Burkina-Faso. Bilan: 14 fidèles tués, dont plusieurs enfants.

Le Burkina-Faso est encore en deuil après une nouvelle attaque dans un lieu de culte chrétien. C’est l’Église protestante de Hantoukouri, non loin de la frontière avec le Niger qui a été visée cette fois par les terroristes, dimanche 1er décembre.

Lundi, Christophe Dabiré, Premier ministre burkinabé, s’est rendu au siège de la Fédération des églises et missions évangéliques (FEME) pour présenter ses condoléances. Le pasteur Henri Yé, président de la Fédération, a raconté à RFI que l’église de Hantoukoura venait juste d’ouvrir ses portes, avec une vingtaine de fidèles.

Les chrétiens sont victimes de nombreuses agressions depuis le début de l’année.

Le 1er octobre, un appel de la Fédération des Églises et missions évangéliques du Burkina Faso alertait sur la situation. Il avait été relayé par l’ONG chrétienne Portes Ouvertes lors d’une conférence de presse, organisée à Paris.

La Fédération dénonçait la recrudescence des attaques de groupes islamistes et répertoriait au moins cinq attaques depuis le début de l’année contre des églises protestante et catholique.

Les groupes islamistes visaient auparavant des cibles étatiques, comme les militaires ou policiers, le personnel des administrations. Plus récemment, ils menaçaient aussi des enseignants dans les écoles. Ils leur reprochaient d’enseigner en français et non en arabe, témoignait Illia Djadi, ancien journaliste à la BBC, aujourd’hui consultant pour l’ONG chrétienne Portes Ouvertes en Afrique de l’Ouest. De ce fait plus de 2000 écoles ont dû être fermées dans le nord du pays.

 Le Burkina-Faso, un pays de paix

Les actions terroristes contre les lieux de culte chrétiens montrent que la menace islamiste monte encore d’un cran. “Ils cherchent à diviser le pays, les communautés, pour installer un chaos et faire tomber le gouvernement”, analysait Illia Djadi, début octobre. Pourtant l’expert rappelait que le pays est un pays de paix et de respect de la liberté religieuse. Chacun peut choisir sa religion et sa croyance.

Selon les estimations de Portes Ouvertes, près de 289 000 personnes ont été déplacées dans les régions du Centre-Nord, de l’Est, du Nord et du Sahel.

Dans son communiqué, la Fédération des églises et missions évangéliques appelait “la communauté internationale à soutenir l’action des pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Tchad, Niger) pour leur permettre de coordonner les politiques de développement, de lutte contre le terrorisme et pour la sécurité de leurs frontières.”

Le gouvernement français a d’ailleurs interdit à ses ressortissants de se rendre au Burkina-Faso.

Laure Salomon

 

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