Le Jeûne de Saint-Nicolas (vers 1140-1150, musée de Saint-Maur).

Le Jeûne de Saint-Nicolas (vers 1140-1150, musée de Saint-Maur).

Nicolas de Myre ou Nicolas de Bari, communément connu sous le nom de « saint Nicolas » est né à Patare, en Lycie (actuelle Turquie), vers 270 et mort à Myre en 3451. Évêque de Myre en Lycie, il a probablement participé au premier Concile de Nicée au cours duquel il combat l'arianisme.

Son culte est attesté depuis le VIe siècle en Orient et se répand en Occident depuis l'Italie à partir du XIe siècle. Canonisé, il a été proclamé protecteur de nombreuses nations et de nombreux corps de métiers ; il est un personnage populaire de l'hagiographie chrétienne et il est l'un des saints les plus vénérés de l'église orthodoxe.

Le 6 décembre, jour de la Saint-Nicolas, est fêté traditionnellement dans plusieurs pays européens du Nord et de l'Est de l'Europe (notamment la Belgique, le Luxembourg, le Nord-Est de la France (surtout en Lorraine et en Alsace), les Pays-Bas, l'Allemagne et la Suisse) « où il distribue des cadeaux à tous les enfants sages ». Il est également fêté en Aquitaine, en Espagne et en Italie.

Vie

Concernant la vie du personnage historique, il y a peu de faits documentés. Sa vie est relatée dans plusieurs vitae2 dont l'exactitude est douteuse aux yeux des historiens. Les rapports sur la vie de Nicolas proviennent notamment d'André de Crète (720), d'un moine Jean du monastère du Stoudion à Constantinople, et de compilations byzantines, notamment la Vita per Michaelem de Michel l'Archimandrite au IXe siècle3,4. Sa légende est compilée au Xe siècle par Syméon Métaphraste et transcrite en latin par les hagiographes médiévaux (Speculum historiale de Vincent de Beauvais, Vie de saint Nicolas de Wace, La Légende dorée de Jacques de Voragine), qui amplifient ses prodiges5.

Selon les hagiographies, Nicolas naît à Patare, en Lycie, aux alentours des années 270 au sein d'une riche famille chrétienneh 1.

Nicolas, selon la légende, aurait reçu très jeune le baptême et se serait tenu tout seul debout en signe de respect, bien droit sur ses jambes, pour être baptisé : ce fut son tout premier miracle7. Puis, il se met à jeûner en refusant de téter aux jours prescrits par l’Église (mercredi et vendredi)16.

Ses parents, Epiphanios (Ἐπιφάνιος), Grec d'origine, et Ioanna (Ἰωάννα)6, meurent, toujours selon la tradition, lors d'une épidémie de pesteh 2. Il est ordonné prêtre et abbé de Sion (près de Myre) par son oncle Nicolas, évêque de Myre.

Selon la tradition, le successeur de son oncle venant à mourir, il est désigné évêque de Myre par la vox populi autour de l'an 3007.

Au cours de la persécution des chrétiens de 3108, il est arrêté et torturé. Il distribue la richesse dont il a hérité parmi les pauvres. Ce fait est rapporté par les évêques du IVe siècle Ambroise de Milan et saint Basile de Césarée et, pour cette raison, est considéré comme un fait historique. Diverses légendes se sont développées autour de cet épisode.

Saint André de Crète et le moine Ioannis du monastère du Stoudion rapportent que Nicolas a participé au Concile de Nicée (325) et a giflé son adversaire Arius. Pour cette raison il est arrêté, avant d'être réhabilité à la fin du conseil. Nicolas n'est pas dans la liste des signataires de Nicée, mais cette liste est incomplète. Selon André de Crète, Nicolas a convaincu l'évêque Théognios de Nicée de la justesse du point de vue nicéen contre Arius. Or l'évêque Théognios appartient aux signataires historiquement documentés9. Nicolas se distingue par sa lutte contre l'arianismeh 3

Un an avant sa mort, il fait démolir le temple d'Artémis de Myreh 3.

Mort de Nicolas et miracle de l'« huile prodigieuse »

Ayant eu la révélation de sa mort prochaine, Nicolas donna une dernière messe pontificale, puis se retira dans le monastère de la Sainte-Sion dont il avait été fait abbé. Ce fut là qu’une petite fièvre l’ayant saisi, il se fit administrer les sacrements et s’éteignit le 6 décembre 343. Il fut enseveli dans une tombe de marbre. La nouvelle se répandit alors auprès des fidèles : du corps de l'évêque, une huile odorante s'écoule, le préservant de la putréfaction. Cette huile, que l'on appelle "manne", a la réputation de guérir les maux.

Sept siècles plus tard, en 1087, des marins de Bari enlèvent les reliques de Saint Nicolas pour les rapporter dans leur ville. La légende veut que la manne continue de couler.

 Le 6 décembre est le jour de la fête patronale d'Evreux (Normandie)

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