Coronavirus : le Défenseur des droits réclame toujours la fermeture des centres de rétention
21 avr. 2020Le Défenseur des droits, dont les avis ne sont que consultatifs, a de nouveau réclamé, samedi 18 avril, la fermeture des centres de rétention administrative où sont détenus les étrangers en procédure d'expulsion. Pour Jacques Toubon, le risque de contamination au Covid-19 y est « indéniable ».
À plusieurs reprises, en mars dernier, Jacques Toubon avait demandé la fermeture des centres de rétention administrative (CRA). La promiscuité empêche d'y mettre pleinement en œuvre les mesures barrières, faisant courir « un risque sanitaire particulièrement élevé aux retenus et au personnel », remarquait-il déjà.
Une position réitérée en vain devant le Conseil d'État, qui rejetait le 27 mars la demande de fermeture, assurant que les centres de rétention administrative ne constituaient pas « un facteur d'évolution de l'épidémie », notamment parce que les nouveaux placements en rétention devaient devenir « marginaux » et que « la carence dans l'accès aux soins ou dans la mise à disposition de produits d'hygiène » n'était « pas avérée ».
Une situation sanitaire qui « se dégrade »
Pourtant, depuis, a pointé samedi Jacques Toubon, non seulement les placements se sont poursuivis « dans des proportions non-marginales », mais « la situation sanitaire n'a cessé de se dégrader et plusieurs étrangers et personnels du CRA de Paris, dans le bois de Vincennes, ont été testés positifs au Covid-19 ». Le tribunal administratif de Paris a d'ailleurs ordonné jeudi qu'aucun nouveau placement n'ait lieu dans ce centre.
Le risque de contamination est donc « indéniable » et « porte une atteinte disproportionnée au droit à la vie et à la protection de la santé, alors même qu'il n'existe pratiquement aucune perspective d'éloignement à bref délai », dénonce Jacques Toubon. Il réitère son appel à fermer tous les CRA et à libérer les personnes retenues, ou réclame à défaut « l'arrêt immédiat » des placements et la distribution « en quantité suffisante » de matériel pour protéger étrangers et personnel.
Texte initialement publié sur : RFI