Jérusalem : miroir de la déchirure

Quand on touche à la ville trois fois sainte, le monde entier se sent concerné. Les images du combat entre militaires israéliens et jeunes palestiniens sur l’esplanade des Mosquées et à l’intérieur de la mosquée al-Aqsa, ont fait le tour du monde.
Cette violence se répand entre juifs et arabes faisant craindre une guerre civile.
Les roquettes du Hamas sur Israël et les frappes israéliennes sur Gaza sèment la peur et continuent de faire des blessés, des morts, des destructions.
C’est un combat asymétrique. Les forces en présence sont disproportionnées. Il suffit de regarder le nombre des victimes. En 2014, les combats entre Israël et le Hamas avaient fait plus de 2251 morts côté palestinien et 74 côté israélien. A ce jour, on relève 124 morts côté palestinien et 27 côté israélien.
Les pays arabes qui ont signé des accords avec Israël se sentent les mains liées. La France et l’Union européenne gardent leur retenue habituelle. Le président américain n’intervient pas. Le conseil de sécurité de l’ONU n’a pas réussi à faire une déclaration commune.
Et pourtant la question palestinienne reste centrale. Elle ne se réglera qu’en mettant fin à cette guerre coloniale source d’injustice, c’est-à-dire en mettant fin à l’occupation. Israël et le Moyen-Orient ne connaîtront pas la paix tant que la Palestine demeurera un pays occupé.
Mais ce qui est plus dangereux encore que les frappes et les roquettes, c’est l’absence de négociation entre les deux pays. Il faut le redire : ce n’est pas l’usage de la violence qui conduira à la paix, mais la négociation politique.
 Y aura-t-il des hommes et des femmes qui se montreront à la hauteur pour négocier ?
Si le peuple palestinien se sent isolé, il sait qu’il peut compter sur le soutien de nombreux citoyens à travers le monde.
 On n’arrête pas le destin d’un peuple.

Jacques Gaillot
Evêque de Partenia
Paris 14 mai 2021

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