Claire-Aurélie Véraquin, présidente des Enfants de Tamar, a participé au projet de formation.(©Le Démocrate)

Claire-Aurélie Véraquin, présidente des Enfants de Tamar, a participé au projet de formation.(©Le Démocrate)

Le diocèse d'Evreux (Eure) prépare un projet pour lutter contre les violence sexuelles. L'association de Vernon (Eure) Les Enfants de Tamar participé à son élaboration.
Victime d’inceste étant enfant, Claire-Aurélie Véraquin a été sauvée grâce à sa foi. Cette même foi qui lui donne la force, aujourd’hui, de se dresser contre les prédateurs qui sévissent au sein de l’Église catholique.
Pendant deux ans, la présidente de l’association d’aide aux victimes d’agressions sexuelles, les Enfants de Tamar, à Vernon (Eure) a pris part à un projet de formation lancé par le diocèse d’Évreux (Eure) pour lutter contre la pédocriminalité dans l’Église.
Ces formations seront bientôt dispensées aux membres de l’Église, religieux ou laïcs.
Écouter la parole d’une victime
Comme d’autres intervenants, Claire-Aurélie Véraquin a participé aux discussions en tant que personne extérieure à l’Église.
« La volonté du diocèse était de travailler avec des personnes de tous horizons. L’auditoire a pu entendre le discours d’une victime et les répercussions d’une agression sexuelle sur le long terme. Nous avons réfléchi à la façon de protéger les enfants et de recueillir la parole des victimes. » Claire-Aurélie Véraquin Présidente des Enfants de Tamar
Une mission qu’elle se donne déjà depuis quelques années, avec son association. Elle reçoit beaucoup de témoignages de victimes d’inceste mais a aussi accompagné des personnes qui ont été agressées au sein de l’Église.
« Il faut prolonger le délai de prescription »
« Les personnes qui se confient ne sont pas des enfants, mais des adultes. Les victimes peuvent mettre plusieurs années avant d’oser parler. Il faut prolonger le délai de prescription afin de leur donner une chance de faire appel à la justice. » Claire-Aurélie Véraquin
Mais avant d’amener l’affaire au tribunal, il faut savoir écouter la victime et recueillir son témoignage.
« Elles ont besoin de gens qui les croient. On pense que c’est inimaginable mais il faut arrêter de se faire une image idolâtrée du prêtre. Ce n’est qu’un homme. » Claire-Aurélie Véraquin
« Nous voulons des actes »
Elle soutient que les prédateurs peuvent être partout, aussi bien dans l’Église mais aussi dans les familles et même dans les écoles.
« Ce n’est pas propre à l’Église. C’est un problème sociétal. Il faut arrêter les discours. Nous voulons des actes. Lorsqu’un prédateur est repéré, il ne suffit pas de le changer d’établissement. Il faut agir. » Claire-Aurélie Véraquin
Une cellule d’écoute a été mise en place en 2016 après l’affaire du père Preynat à Lyon. Médecin, avocat, psychothérapeute se charge de recueillir les témoignages.
Pédocriminalité dans l’église : l’affaire Vadeboncœur avait marqué la région de Pont-Audemer
« Pour l’instant, nous n’avons pas encore été sollicités. Nous travaillons avec le diocèse mais nous sommes extérieurs à l’Église, ce qui pourrait encourager certaines victimes à se confier. » Maître Laurence De Palma-Papet
L’avocate est aussi membre de l’association les Enfants de Tamar. Elle souligne que le tribunal d’Évreux compte énormément d’affaires de violence sexuelle sur mineurs, notamment d’inceste.
Dans le diocèse d’Évreux, huit cas de pédocriminalité ont été recensés entre 1950 et 2020. « Il en existe peut-être plus », souligne Claire-Aurélie Véraquin.
Pour contacter la cellule d’écoute : 02 32 62 82 21 ou ecoutevictimes@evreux.catholique.fr

Arielle Bossuyt
Le démocrate Vernonnais


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