Des bâtiments, ainsi que des voitures ont été incendiés, particulièrement dans le centre de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe. © RICARDO ARDUENGO / REUTERS

Des bâtiments, ainsi que des voitures ont été incendiés, particulièrement dans le centre de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe. © RICARDO ARDUENGO / REUTERS

Montée de la violence
La violence est partout : violence faite aux femmes, aux enfants, violence sur les réseaux sociaux, violences urbaines dans les écoles, dans les stades, dans la rue. Le procès du Bataclan évoque la terrible nuit des attentats.
Quand l’autre n’a plus sa place, c’est la violence qui s’installe. 
L’être humain semble ne plus avoir de prix.
Les inégalités sont sources de violence
Le pouvoir de domination continue de s’exercer sur des hommes et des femmes qui sont exploités de façon inhumaine. C’est le cas de deux millions de migrants venus d’Asie et d’Afrique pour préparer la coupe du monde de football au Qatar en 2022. Leurs droits fondamentaux sont niés.
L’image des migrants parqués entre les barbelés de la frontière polonaise et la Biélorussie, est insoutenable : des familles avec leurs jeunes enfants souffrent du froid et de la faim. Leurs besoins fondamentaux sont niés.
Des ports de Calais ou de Dieppe, des migrants tentent de traverser la Manche sur des embarcations de fortune. Ils prennent tous les risques dans l’espoir d’une vie meilleure, tandis que l’Europe refuse toujours d’adopter des mesures à la hauteur de la situation.
Mercredi 24 novembre, le naufrage d’un de ces bateaux a fait plus de vingt-sept morts.
On protège les frontières avant de protéger les migrants.
La brutalité l’emporte sur l’humanité.
L’expulsion prend le pas sur l’accueil. L’humain est bafoué.
Une société humaine se juge à la manière dont elle traite ceux qui sont blessés, qui ont faim, qui viennent de loin.
On ne peut rejeter l’autre et s’affirmer chrétien.
On ne peut être avec le Christ sans être avec les exclus de la société.
Mais la violence n’est pas une fatalité. Nous ne sommes pas faits pour la subir. Il est heureux qu’aujourd’hui on mette en œuvre une culture de la non-violence dans les familles, les écoles, les Eglises. La non-violence est un bien commun de l’humanité. Elle ne se délègue pas, ne se décrète pas. C’est un choix personnel.
Nelson Mandela qui a passé vingt-sept années en prison, n’a pas cherché à se venger des Blancs. Pour reconstruire son pays. Il avait besoin de tout le monde.
On ne gagne pas son ennemi par la haine et la vengeance. L’emporter sur l’autre est toujours une défaite.
On peut lutter pour la justice et la dignité des êtres humains sans haïr et sans tuer.

Jacques Gaillot
Evêque de Partenia
Paris 25/11/2021
 

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