Pologne-Bélarus: Mgr Gadecki organise une collecte de fonds pour les réfugiés
11 nov. 2021Des centaines de migrants se pressent à la frontière entre le Bélarus et la Pologne, le 9 novembre 2021 (ANSA)
L’Église polonaise ne reste pas insensible à la crise migratoire en cours à la frontière avec le Bélarus. Le président des évêques polonais, Mgr Stanislas Gadecki, a déclaré hier dans un communiqué que tous les migrants avaient besoin de soutien spirituel et d’appui matériel.
«Quelles que soient les circonstances de l'arrivée des migrants, ils ont certainement besoin de notre soutien spirituel et matériel», a expliqué lundi 8 novembre Mgr Stanislaw Gadecki, président de la Conférence épiscopale polonaise et archevêque de Poznań, s’exprimant face à une «situation particulièrement grave à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie».
Le prélat rappelle que «depuis le début de la crise migratoire, l'Église polonaise, dans la mesure du possible, a essayé d'aider les personnes qui arrivent», notamment par l’intermédiaire de Caritas Polska et des évêques délégués à l’immigration. Constatant que «les besoins sont cependant beaucoup plus importants» depuis ces derniers jours, il invite les fidèles à participer, le 21 novembre prochain, à une collecte de fonds organisée dans toutes les églises de Pologne, afin de venir en aide aux plus nécessiteux. La mission première de l’Église étant d’apporter l’Évangile à tous, souligne-t-il.
Condamnation de l’OTAN et inquiétude européenne
L’armée polonaise a déployé pas moins de 12 000 soldats à la frontière avec le Bélarus, renforçant ainsi les contingents de policiers et de gardes-frontières déjà présents sur place. Le flux de migrants qui passent en Pologne semble intarissable. Plusieurs centaines de migrants, pour la plupart originaires du Moyen-Orient, d'Irak et d'Afghanistan, tentent de franchir la clôture de barbelés érigée depuis plus d'un mois le long de la frontière avec le Bélarus.
Varsovie accuse Minsk d’organiser sciemment cet exode. Selon le ministre polonais de la défense Mariusz Blaszczak, les migrants, parmi lesquels se trouvent également de nombreuses femmes et enfants, sont poussés vers la frontière polonaise par des gardes bélarusses armés. Svetlana Tikhanovskaïa, dissidente bélarusse et leader de l'opposition, a reproché dans un tweet au chef de l’État Loukachenko d’orchestrer les «attaques hybrides contre la Pologne et la Lituanie», réclamant une intervention rapide de l'Union Européenne et du Conseil de sécurité de l'ONU.
L'OTAN, s’inquiétant de l’escalade en cours depuis plusieurs semaines entre les deux pays, a quant à elle condamné «l'utilisation de migrants pour des attaques hybrides» par les autorités bélarusses, tandis que la Commission européenne s'inquiète des «tentatives de déstabilisation de l'Union» par le régime de Loukachenko. L’UE avait instauré des sanctions à l’encontre du Bélarus après la répression brutale du régime contre l’opposition, à l’automne 2020.