Le cardinal De Kesel: « une réforme de l’Eglise est nécessaire »
18 janv. 2022Le cardinal Jozef De Kesel était l’invité exceptionnel de l’émission « En quête de sens – Il était une foi », ce dimanche 16 janvier sur la Une (rediffusion samedi 22 janvier à 10h30 sur la Une). Le cardinal a abordé les questions de la crise actuelle de l’Eglise et de son avenir.
Dans un entretien exceptionnel avec Christophe Herinckx, journaliste et théologien à CathoBel, le cardinal Jozef De Kesel livre son analyse de la crise actuelle de l’Eglise catholique, chez nous mais aussi partout dans le monde.
La crise de l’Eglise est celle « d’une Eglise qui se rend compte que le monde n’est plus le monde chrétien qu’elle a connu pendant seize siècles » remarque le cardinal. Une réforme de l’Eglise est-elle possible? Le cardinal De Kesel l’espère et croit à la nécessité d’une telle réforme: « il faut se repositionner, on ne va pas changer l’Eglise en quelques années. Ecclesia semper reformanda, c’est un travail continuel. »
Le cardinal pointe quatre axes prioritaires:
- accepter la situation (ne pas se positionner contre une société qui de fait n’est plus chrétienne);
- une conversion spirituelle (revoir les structures à côté d’une conversion spirituelle avec un retour vers le cœur de notre foi). « Il faut une Eglise qui retourne aux source pour être présent comme Eglise dans un monde sécularisé… parce que nous avons un trésor. Par notre témoignage et par notre comportement, nous pouvons apporter à ce monde ce grand trésor de pouvoir croire en Dieu ».
- sortir du réflexe identitaire. « Les questions de société, défendues par le pape François: la migration, l’écologie, la pauvreté sont des questions éminemment chrétiennes. Il faut un esprit ouvert au monde et participer aux grands défis de l’humanité. »
- l’humilité (une église modeste, qui ne veut pas s’imposer mais être présente et proche).
L’archevêque de Malines-Bruxelles détaille aussi sa vision de la réforme de l’Eglise, nécessaire pour répondre aux défis actuels, et de son avenir au sein de nos sociétés sécularisées et pluralistes. L’Eglise doit-elle faire entendre sa voix dans les débats de société, ou la foi chrétienne doit-elle être cantonnée dans la sphère privée? La religion a-t-elle encore sa place à l’école?
Sur un ton plus personnel, le cardinal évoque également la manière dont il a vécu spirituellement la double épreuve de la maladie et de la crise sanitaire.