Moscou, le 17 février 2022.  (AFP or licensors)

Moscou, le 17 février 2022. (AFP or licensors)

Ils estiment que le peuple ukrainien doit pouvoir choisir son destin sans pression extérieure, souhaitent que les soldats russes et ukrainiens rentrent sains et saufs chez eux. Il n’y a aucune alternative à la réconciliation, affirme un groupe de 233 religieux de l'Église orthodoxe russe dans un appel publié ce mercredi.
«Nous déplorons l'épreuve à laquelle nos frères et sœurs d'Ukraine ont été soumis de manière imméritée». Un groupe de 233 prêtres et diacres de l'Église orthodoxe russe lance un appel fort à tous ceux dont dépend la fin de la guerre en Ukraine qualifiée de «fratricide». Il souhaite une réconciliation et exige un cessez-le-feu immédiat.
La date de parution de leur message n’est pas anodine, après le dimanche du Jugement dernier célébré le 27 février par l’Église orthodoxe et avant le dimanche du Pardon.
Soucieux du salut de leurs fidèles
De même que la vie de chaque être est un don unique et inestimable de Dieu, le jugement dernier attend tout le monde, soulignent les prêtres et les diacres. «Aucune autorité terrestre, aucun médecin, aucun garde ne nous protégera de ce jugement». Les religieux se disent soucieux du salut «de toute personne qui se considère comme un enfant de l'Église orthodoxe russe». Ils ne voudraient pas que ces derniers se présentent avec «le lourd fardeau de malédictions» de mères endeuillées.
Dans l'attente du dimanche du pardon, les 233 prêtres et diacres rappellent que «les portes du ciel seront ouvertes à tous, même à ceux qui ont grandement péché, s'ils demandent pardon à ceux qui ont méprisé, insulté ou tué de leurs mains ou de leur volonté». Il n'y a, souligne-t-on, aucune alternative à la réconciliation mutuelle.
Autodétermination pour le peuple ukrainien
Les signataires de cet appel tournent leurs pensées pour ceux qui sont au front, les soldats. Ils souhaitent que tous «Russes et Ukrainiens» puissent retourner sains et saufs dans leurs foyers et leurs familles. «Cela nous attriste de penser au fossé que nos enfants et petits-enfants en Russie et en Ukraine devront combler pour recommencer à être amis, à se respecter et à s'aimer».
Ils expriment leur «ferme» conviction: le peuple ukrainien doit être libre de faire ses propres choix, sans être «dans le collimateur des mitrailleuses» et «sans pression de l'Ouest ou de l'Est».
Ecouter l’autre pour sortir de l’abîme
Avec le souhait de commencer le Carême dans un esprit de foi, d'espérance et d'amour, le message conclut en réitérant qu'«aucun appel non-violent à la paix et à la fin de la guerre ne doit être rejeté par la force et considéré comme une violation de la loi, car tel est le commandement divin: Heureux les artisans de la paix».
D'où l'invitation au dialogue, car «seule la capacité d'écouter l'autre peut permettre d'espérer une sortie de l'abîme dans lequel nos pays ont été précipités en quelques jours».

Vatican News, 2 mars 2022

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