Le 22 mars à 5 heures du matin, un incendie criminel vise la maison du maire. Deux voitures brûlées, la façade calcinée. "On aurait pu mourir" © Maxppp

Le 22 mars à 5 heures du matin, un incendie criminel vise la maison du maire. Deux voitures brûlées, la façade calcinée. "On aurait pu mourir" © Maxppp

C'est une annonce-choc : après l'incendie criminel ayant visé sa maison, le maire de Saint-Brévin-les-Pins démissionne. Info Ouest-France que France Bleu Loire Océan a pu confirmer. Yannick Morez a envoyé sa lettre au préfet ce mardi. L'élu annonce également quitter la ville.
Une décision prise dans la douleur. L'un de ses proches raconte à France Bleu Loire Océan que Yannick Morez est "élu au conseil municipal depuis 2008, maire depuis 2017. Il aime sa ville. C'est une décision difficile à prendre mais il ne se voyait plus continuer".
Ces derniers mois, le projet de Cada, de centre pour migrants, a réveillé toutes les haines. Le maire était victime d'une pluie d'insultes et de menaces, jusqu'à l'incendie criminel il y a un mois et demi. Le 22 mars à 5 heures du matin, sa maison est prise pour cible pendant qu'il dort, lui mais aussi toute sa famille. L'enquête est toujours en cours, les auteurs inconnus mais l'angoisse et le ras-le-bol ont clairement pris le dessus.
"Nous avons failli mourir"
"C'est une décision prise en famille" précise Yannick Morez dans sa lettre de démission envoyée au préfet ce mardi. "Ni ma femme, ni mes trois enfants ne souhaitent que je continue après l'attaque que nous avons subie. Nous avons failli mourir".  On se souviendra aussi de ce courrier envoyé au porte-parole du gouvernement quelques jours seulement après l'incendie pour dénoncer un "manque de soutien de l'État et le silence de la préfecture".
"Le manque de soutien de l'État"
Des arguments que l'on retrouve ce mercredi dans le communiqué de presse que le maire a envoyé aux rédactions tard dans la soirée. "J’ai pris cette décision pour des raisons personnelles, notamment suite à l’incendie criminel perpétré à mon domicile et au manque de soutien de l’État, et après une longue réflexion menée avec ma famille" écrit-il. Et de conclure sur la compétence de son équipe municipale : "Après 15 ans de présence dans le Conseil Municipal, dont 6 ans en tant que Maire, je pars en étant confiant dans l’avenir".
Yannick Morez tourne donc la page de la vie municipale, mais aussi les talons : il démissionne, arrête son activité de médecin généraliste fin juin et quitte pour de bon cette ville où il vit depuis 32 ans. Les réactions dès mercredi soir sont tombées sur les réseaux sociaux à commencer par celle du maire de Saint-Nazaire pour dire sa tristesse.
Hélène ROUSSEL

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