La « Petite Thérèse », née il y a 150 ans, un immense trésor pour notre temps

En ce 1er octobre 2023 fête de Sainte Thérèse de Lisieux nous sommes dans l’année des 150 ans de sa naissance, le 2 janvier 1873 à Alençon. Un anniversaire auquel s’associe l’Unesco pour la biennale 2022-2023. Un signe fort, qui montre que le rayonnement de Thérèse s’étend bien au-delà de l’Eglise et des croyants : en tant que femme de paix, d’amour et de culture, elle touche en réalité l’humanité toute entière.

Qui aurait cru que celle que l’on surnomme affectueusement la « petite Thérèse » serait mise à l’honneur par l’une des plus grandes instances internationales ? Tous les deux ans, l’Unesco honore la mémoire de personnes qui ont œuvré dans les domaines de la paix, de l’éducation et des sciences. Que l’Unesco inscrive Thérèse sur la liste des anniversaires 2022-2023, cela signifie que le monde entier reconnaît l’héritage et le rayonnement de cette jeune carmélite normande devenue docteur de l’Eglise. « Les 193 Etats du monde ont considéré à l’unanimité que la mise en valeur de l’anniversaire de Thérèse de Lisieux était un bien pour l’humanité », a confié en décembre dernier Nicole Ameline, déléguée de la France à l’ONU à nos confrères de RCF.

Le sanctuaire de Lisieux avait proposé le nom de sainte Thérèse de Lisieux en novembre 2020, dans la perspective du 150e anniversaire de sa naissance. Le 11 novembre 2021, la Conférence Générale des pays membres de l’Unesco a validé l’inscription de Thérèse. « Jeune femme française connue dans le monde entier, femme de culture, d’éducation et de science, Thérèse de Lisieux, par sa personnalité, son œuvre, scrute les profondeurs du cœur humain et ouvre des chemins de réponse possible aux hommes et aux femmes de ce monde en quête de sens, à la recherche de la paix personnelle et universelle », a expliqué le père Olivier Ruffray, recteur du sanctuaire de Lisieux. 

Femme de paix

Elle qui souhaitait « parcourir la Terre » et « annoncer l’Évangile dans les cinq parties du monde et jusque dans les îles les plus reculées » peut se réjouir que son message universel de vie, de paix et d’amour ait rayonné par-delà les océans et soit reconnu aujourd’hui comme un bien considéré comme désirable par l’Unesco. Thérèse a toujours promu la paix. La paix de l’âme et la paix entre les peuples. Elle a œuvré en ce sens de son vivant, mais aussi après sa mort. Cela semble difficile à croire, mais les pérégrinations des reliques de Thérèse ont donné lieu à des miracles de paix. « Nous avons constaté, en plusieurs lieux, que des grâces surviennent à l’endroit même où les reliques de sainte Thérèse sont passées », confie à Aleteia le père Olivier Ruffray.

Femme d’amour

Le grand combat que Thérèse a mené toute sa vie, depuis sa conversion lors de la nuit de Noël 1886 jusqu’à la fin de sa vie, c’est le combat de l’amour. Un moteur d’où découlait toutes ses actions quotidiennes, et qui a touché les pays membres de l’Unesco. « Sans l’amour, toutes les œuvres ne sont que néant, même les plus éclatantes », écrit-elle dans ses manuscrits autobiographiques. Combat qui a fait d’elle une « guerrière en armure », comme le souligne brillamment Jean de Saint-Cheron dans son essai Eloge d’une guerrière (Grasset). Une guerre menée au nom de l’amour, dans les toutes petites choses de la vie, mais menée de manière radicale. « Le plus impressionnant est que ce combat confine jusque dans l’amour en actes de ceux et celles qu’elle n’aime pas, au sens sentimental du terme » car « Thérèse a compris que l’amour n’était pas seulement une histoire de sentiments mais surtout une histoire de volonté et d’actes de la volonté », confie à Aleteia Jean de Saint-Cheron.

Femme de culture

Autre élément qui a favorisé son inscription sur la liste des anniversaires de l’Unesco, sa production d’écrits – lettres, manuscrits autobiographiques, poésies, pièces de théâtre… Histoire d’une âme, traduit en plus de 80 langues, est une des œuvres littéraires les plus vendues dans le monde entier (500 millions d’exemplaires). « Elle écrit, met en scène, et aime aussi jouer elle-même, c’est une véritable artiste, détaille le père Olivier Ruffray. Toutes ses œuvres servent aussi la francophonie, l’Unesco y a été sensible ».

Une portée universelle

Thérèse touche de manière universelle car elle est capable de « rejoindre tout homme et toute femme dans ce qui est constitutif des grands désirs qui anime l’humanité toute entière : le désir du bonheur, le désir de l’amour », souligne encore Jean de Saint-Cheron. « Sainte Thérèse n’est pas uniquement une figure pour les croyants mais pour l’humanité entière, sans distinction de convictions religieuses », abonde le père Laurent Berthout, chargé des relations médias pour le diocèse de Bayeux et Lisieux. Elle touche donc les croyants et les non croyants, mais aussi tous les peuples de la terre. Pour preuve les innombrables sanctuaires qui lui sont dédiés à travers le monde : BrésilKazakhstan, …

Une spiritualité hors du commun

L’Unesco n’a pas ignoré non plus la dimension spirituelle de tout être humain en choisissant de rendre hommage à Thérèse de Lisieux. Sa confiance absolue dans la prière, son amour pour Jésus, son intense vie intérieure font d’elle une femme d’une spiritualité remarquable. Creuset dans lequel a émergé son immense intuition spirituelle, que l’on appelle « la petite voie« , ce « chemin de confiance et de la remise totale de soi-même à la grâce du Seigneur » dira Jean Paul II. Elle ouvre alors la voie à des millions de personnes dans le monde qui empruntent son « ascenseur spirituel » pour se rapprocher de Dieu. Comment ? En se faisant tout petit, comme un enfant qui s’abandonne dans les bras de sa mère, humble et confiant, pour aller dans les bras de Jésus.

Mathilde de Robien 

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