Le pape François fustige la « culture du rejet » et les « tentations populistes » lors d’un discours à Trieste
07 juil. 2024Le pape François assiste à une messe sur la piazza Unita d’Italia à Trieste, en Italie, le 7 juillet 2024. ALESSANDRO GAROFALO / REUTERS
En déplacement dans le nord-est de l’Italie, le pape François s’est inquiété de la crise de la démocratie, sans jamais citer un pays.
Le pape François a mis en garde dimanche 7 juillet contre la « culture du rejet » et les « tentations idéologiques et populistes », s’inquiétant de « la crise de la démocratie », à l’occasion d’une visite à Trieste, dans le nord-est de l’Italie.
« La démocratie n’est pas en bonne santé dans le monde d’aujourd’hui », a déploré le pape lors d’un discours devant un millier de personnes réunies au Centre des congrès pour la clôture des 50e Semaines sociales organisées par l’Eglise catholique italienne.
Sans jamais citer un pays, le pape a mis en garde contre les « tentations idéologiques et populistes », le jour même où la France vote pour le second tour de législatives historiques, dont le parti d’extrême droite, le Rassemblement national (RN), pourrait sortir vainqueur.
« Les idéologies sont séduisantes. Certaines personnes les comparent à celui qui jouait de la flûte à Hamelin. Elles séduisent, mais t’amènent à te renier », a-t-il souligné, en référence au conte allemand.
« Culture du rejet »
Avant les élections européennes, des évêques de plusieurs pays s’étaient déjà inquiétés de la montée du populisme et des nationalismes en Europe, alors que l’extrême droite est déjà au pouvoir en Italie, en Hongrie et aux Pays-Bas.
Le chef des 1,3 milliard de catholiques a également fait part de sa préoccupation devant la progression de l’abstention dans le monde : « Je m’inquiète du petit nombre de personnes qui vont voter : qu’est-ce que cela signifie ? » Invitant à « s’éloigner des polarisations qui appauvrissent », Jorge Bergoglio a énuméré les obstacles à la démocratie : la « corruption et l’illégalité », le « pouvoir autoréférentiel », l’exclusion sociale, la marginalisation et l’indifférence.
« La culture du rejet dessine une ville où il n’y a pas de place pour les pauvres, les enfants à naître, les personnes fragiles, les malades, les enfants, les femmes, les jeunes », a-t-il regretté, en invitant à promouvoir la participation dès l’enfance.
L’évêque de Rome est arrivé tôt dimanche matin à Trieste, ville de 200 000 habitants située sur la côte adriatique, à la frontière avec la Slovénie. Il doit rencontrer des représentants religieux et du monde universitaire, ainsi que des migrants. Il présidera une messe en plein air sur la grande place publique de la ville, avant un retour au Vatican en début d’après-midi.
Après Venise, en avril, et Vérone, en mai, il s’agit du troisième déplacement en Italie cette année pour le jésuite argentin de 87 ans, son dernier avant le plus long voyage international de son pontificat, aux confins de l’Asie et de l’Océanie en septembre. Après des problèmes de santé au cours de l’hiver l’ayant contraint à annuler plusieurs engagements, François, qui se déplace en fauteuil roulant, est apparu en bonne forme au cours des dernières semaines.
Le Monde avec AFP