La Crucifixion (détail), verrière de l'Arbre de Vie (1976), Marc Chagall, chapelle des Cordeliers de Sarrebourg. Photographie lavieb-aile.

La Crucifixion (détail), verrière de l'Arbre de Vie (1976), Marc Chagall, chapelle des Cordeliers de Sarrebourg. Photographie lavieb-aile.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 10, 35-45

En ce temps-là, Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s’approchent de Jésus et lui disent :
« Maître, ce que nous allons te demander, nous voudrions que tu le fasses pour nous. »
    Il leur dit : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? »     Ils lui répondirent :
« Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire. »
    Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez.
Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé ? »     Ils lui dirent : « Nous le pouvons. »
Jésus leur dit : « La coupe que je vais boire, vous la boirez ; et vous serez baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé.  Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé. »   Les dix autres, qui avaient entendu,
se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean.
    Jésus les appela et leur dit : « Vous le savez : ceux que l’on regarde comme chefs des nations
les commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir.
    Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur.  Celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclave de tous : car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

Homélie

Chers amis,
En entendant le récit de la Parole de Dieu que je viens
de proclamer, peut-être avez-vous souri un peu...
Voici deux jeunes hommes ambitieux... Ce sont les fils
du pêcheur Zébédée, de Betsaïde, petit port
situé sur une rive du lac de Tibériade. Leur mère
est sans doute Salomée, qui est la soeur de Marie,
la mère de Jésus. - Je vous donne ces détails
pour vous aider à mieux comprendre la suite...

Quelle est la demande de ces deux gars, qui sont
dans la vingtaine, je suppose, et qui veulent assurer
leur avenir?... C’est de siéger, l’un à la droite et l’autre
à la gauche de Jésus, dans la gloire!!!...
On se croirait presque dans notre monde d’aujourdhui!

Mais ces deux disciples sont-ils naïfs ou simplement ambitieux?
Ils pensent, eux, que leur Maître a le vent
dans les voiles, applaudi qu’il est jusqu’ici par la foule...
Il parle de “monter à Jérusalem”; prendra-t-il le pouvoir?
Jacques et Jean souhaitent eux aussi “monter” en grade, comme on dit;
aussi, ils tentent de se préparer une bonne place...

La coutume veut, dans la civilisation orientale,
qu’on utilise les privilèges de la parenté;
Jacques et Jean trouvent donc normal de solliciter
leur cousin pour que le ”clan familial ” participe
à la réussite d’un des leurs, et ils veulent en profiter.
Leur demande est précise, ils veulent les bonnes places...
Qu’est-ce qui mijote dans leur tête? Ils sont à rêver
d’un messie sauveur politique glorieux. Le messie,
pour eux, c’est celui qui va faire triompher le peuple
juif contre l’occupant et tout régler par sa puissance.
- L’occupant, ce sont les Romains. -

À première vue, Jésus ne semble pas refuser
leur demande... Il les reprend habilement...
Par ses questions, il essaie de les amener à passer
de la pensée d’un “messie glorieux” à celle
d’un “messie serviteur”, qui est humble
et qui marche sur nos chemins
pour nous conduire au Royaume. “Si quelqu’un
veut être le premier parmi vous, leur dit-il,
qu’il soit l’esclave de tous”.

Cette exhortation n’est pas seulement une loi parmi d’autres,
c’est la règle de base, qui est au coeur de l’Église,
de la communauté des disciples
et des envoyés qui suivent, dont nous faisons aussi partie.
Oui car chacun et chacune est sollicité pour être
le serviteur de tous et toutes! Il y a un seul principe:
c’est celui vécu par Jésus, le service sans rien attendre
en retour, rien d’autre que la grâce d’aimer son frère
et de servir sa soeur. Ce qui veut dire être proche
et attentif aux besoins, accompagner, élever, guérir,
rendre libre... C’est une place humble mais si importante,
essentielle pour l’autre qui est vulnérable et pour nous
qui sommes responsables. Et parfois c’est nous-mêmes
qui sommes vulnérables et qui avons besoin
d’être accompagnés, guéris, relevés...
“Car le Fils de l’Homme est venu non pas pour être servi,
mais pour servir et donner sa vie en rançon
pour la multitude,” donc, pour nous sauver...

Nous sommes donc tous invités à participer à l’action
de salut de Jésus. Pour Jésus le chemin de la Croix,
ce n’est pas “souffrir”, mais c‘est “servir”, aller au bout!
C’est ainsi que doit être le disciple du Christ.
Qui dois-je aimer? Qui dois-je servir encore?

C’est pour mieux comprendre notre rôle
que ce dimanche missionnaire mondial a été institué...
Découvrir que nous avons à être missionnaire dans l’âme
et par nos gestes de tous le jours,
c’est difficile mais c‘est emballant.

Nous avons besoin de reprendre le même élan
que les premiers disciples qui étaient près de Jésus
et ceux des premières communauté chrétiennes
c’est pourquoi, l’Oeuvre pontificale de la Propagation de la foi
a proposé cette année le thème:
“Héritiers, héritières de la Parole de Dieu...
Donnons à boire à nos frères et soeurs”.
Nous avons hérité de la Parole de Dieu,
nous avons la responsabilité d’être attentifs
à ceux et celles qui sont loin, à ceux et celles
qui ne connaissent pas encore le Christ
et n’ont pas fait l’expérience de la paternité de Dieu.

Jean-Yves FORTIN, diacre permanent

Diocèse de Sainte Anne – La Pocatière, Québec (Canada)

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