Dis papa pourquoi ils sont en rond tous ceux là ?
Il est indulgent avec notre triangloïde mal fichu ce petit garçon. Et je n’ai pas pu entendre ce que lui répondait son papa. Le silence c’est toujours un peu contagieux et les gens baissent intuitivement le ton quand ils passent à côté de nous.
Nous étions un peu moins nombreux que les fois précédentes pour cette troisième édition du cercle de silence. Le froid était moins de la partie, peut-être certains se sont-ils dit que nous n’avions pas besoin d’eux. D’autres au contraire nous ont rejoint, plus de passants ce sont arrêtés un moment manifestant leur solidarité.
Quelques pensées de ce cercle de silence

C’est amusant, de ma place les drapeaux les plus proches sont Normand, Français Européen, j’imagine, masqué par le théâtre, un drapeau mondial qui achèverait l’élargissement progressif de nos frontières. Je suis dans un lieu familier, devant la médiathèque d’Evreux, entouré de visages connus et je suis là pour des visages inconnus, au-delà de mes frontières, je suis là parce que je pense que « là » c’est bien plus étendu que ce terre-plein, que cette ville d’Evreux, que ces visages amicaux…

Je me suis moins couvert que les autres fois, j’ai un peu froid aux pieds et suis content de me dégourdir les jambes en distribuant quelques tracts. Je pense à ces frères et sœurs enfermés. Comme il est léger mon inconfort. Plus léger encore par ces visages que je reconnais dans notre cercle. A ma droite Denis prêtre de la pastorale des missions, à ma gauche Jacotte, responsable de la communication du diocèse, en face de moi Christian Nourrichard, évêque d’Evreux., des membres de la communauté réformée, notre présidente Françoise qui distribue des tracts et tous ces visages amis me font mesurer pourquoi Jésus envoie ses disciples, nous envoie deux à deux et non pas seuls.

Je mesure aussi, comme toujours dans ces moments là, à quel point notre œcuménisme est là, dans un engagement commun, tourné vers l’autre bien plus profondément que dans ces dérisoires recherches d’accord théologique.

Une heure à se taire, une heure à être ensemble, une heure à être au-delà de notre cercle…
Une heure à vivre ensemble, tant que cela sera nécessaire. Rendez vous-même lieu, sans doute même heure le 18 avril.

Eric GEORGES
Pasteur de l'Eglise Réformée d'Evreux

http://miettesdetheo.over-blog.com/

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