Caritasinveritate

Le monde a besoin d’un nouveau modèle de développement humain. Durant tout son pontificat Benoît XVI a mis toutes ses forces à la réalisation d’un tel projet. En témoigne ses nombreux discours mais surtout sa dernière encyclique publiée en 2009, Caritas in Veritate. Dans ce texte le Pape expose de manière précise l’importance de son magistère social dans un monde en pleine mutation.

Une crise éthique à l’origine de la crise économique

« La crise nous oblige à reconcevoir notre chemin, à nous donner de nouvelles règles et à trouver une nouvelle forme d’engagement » : c’est un des passages clé de son encyclique Caritas in Veritate. Pour sortir de la crise le Pape en est convaincu, il y a besoin « d’un nouvelle culture de la solidarité et la participation responsable, conditions indispensables afin de construire ensemble » l’avenir de la planète. L’encyclique de Benoît XVI publiée en pleine crise mondiale devient rapidement un best seller qui attire même l’attention du monde de la finance. Le Pape plaide pour une économie au service de la personne et rappelle dans son texte que le développement des peuples doit être intégral.

Benoît XVI n’a cessé durant son pontificat de rappeler qu’à l’origine de la crise économique, il y a une crise éthique, anthropologique. Le Pape est allé même plus loin en analysant les causes d’une disparition de l’éthique en économie dans son discours à la Curie romaine en 2011 : « Même si des valeurs comme la solidarité, l'engagement pour les autres, la responsabilité à l'égard des pauvres et des personnes souffrantes sont en grande partie indiscutés, il manque souvent une force motivante, capable de stimuler l'individu et les grands groupes sociaux aux renoncements et aux sacrifices ».

Le Pape condamne les excès du libéralisme radical

« Il ne faut pas se résigner au spread du bien-être social, alors qu’on combat celui de la finance ». Cette phrase de Benoît XVI prononcée devant le corps diplomatique en janvier dernier restera très certainement gravée dans la mémoire collective. « Si l’indice différentiel entre les taux financiers constitue une préoccupation, les différences croissantes entre un petit nombre, toujours plus riche, et un grand nombre, toujours plus pauvre, devraient provoquer le désarroi » avait ajouté le Pape.

Trop souvent « les profits ont été absolutisés au préjudice du travail » et on « s’est aventuré sans retenue sur les voies de l’économie financière, plutôt que sur les voies de l’économie réelle ». Il convient donc de « revenir au sens véritable du travail », de résister « aux tentations des intérêts particuliers » pour « s’orienter en direction du bien commun ».

Dans son dernier message pour la journée mondiale pour la paix, le Pape a condamné les excès du libéralisme radical et de la technocratie, pour qui la croissance économique est à obtenir aussi au prix de l’érosion de la fonction sociale de l’Etat et des réseaux de solidarité de la société civile, ainsi que des droits et des devoirs sociaux. Parmi les plus menacés, le droit au travail. Construire la paix nécessite donc de penser un nouveau modèle de développement et d’économie. Une urgence pour Benoît XVI. Comme Jean-Paul II, le Pape espère une «globalisation de la solidarité » soulignant l’importance de l’unité de la famille humaine.  

Lien à la Source

 

Retour à l'accueil