CULTE DU DIMANCHE DE PÂQUES 2013
01 avr. 2013
Culte des églises méthodistes de la province de Vicence, célébré au Centre Jeunesse de Bassano Del Grappa (Vénétie, Italie).
Chères sœurs et chers frères, c'est une grande joie pour moi d'être ici avec vous.
C'est une grande joie d'être avec vous qui êtes ici et avec tous ceux qui nous regardent depuis leur poste de télévision.
Nous sommes ici pour célébrer la fête de Pâques. Qu'est-ce que la fête de Pâques ? C'est la fête de la Résurrection, c'est la fête de la vie qui triomphe de la mort, c'est la fête de l'espérance qui triomphe du désespoir, c'est la fête de l'amour qui triomphe de la haine, de la paix qui triomphe de la guerre. La fête de Pâques est la première et la plus grande fête chrétienne précisément parce que c'est à cette occasion que Dieu a posé son sceau en Jésus Christ sur chacun de nous et sur le monde entier.
Qu'est-ce que cela signifie, « à Pâques, Dieu a posé son sceau » ? Cela signifie que si nous craignons, comme cela arrive, si nous craignons pour notre vie au point de nous laisser dominer par la peur ; s'il arrive que nous perd ions espoir et tombons dans le désespoir, s'il arrive que nous abandonnions le chemin de l'amour pour emprunter celui de la haine, s'il arrive que nous renoncions à être des artisans de la paix, de l'unité, parce que nous pensons qu'à la fin, la division et la guerre l'emporteront, Dieu, non. Dieu n'est pas comme ça, Dieu n'agit pas comme ça.
En Jésus Christ - mis à mort injustement par la main de l'homme et ressuscité à Pâques - Dieu a posé un sceau que personne ne pourra jamais briser et qui signifie que :
- la vie est faite pour vaincre la mort,
- l'espoir est fait pour vaincre le désespoir,
- l'amour triomphe de la haine,
- l'unité et la paix triomphent de la division et de la guerre !
Voilà la bonne nouvelle de Pâques, voilà le sens du thème de notre journée qui est inscrit sur ce grand panneau : CONFESSER ENSEMBLE QUE JÉSUS CHRIST EST SEIGNEUR. Confesser ensemble -ensemble ! - que Christ est Seigneur.
Et pourtant, chères sœurs et chers frères, autour de nous, dans nos villes, dans les endroits où nous vivons, nous ne constatons pas une grande joie, nous ne sommes pas frappés par une grande espérance. La crise économique, la peur du lendemain ; les souffrances humaines, toujours égales à elles-mêmes...
Pour beaucoup de gens, la vie ne correspond pas à cette fête de Pâques. Ils ne parviennent pas à voir que, précisément dans la vie humaine, qui est faite aussi deluttes, de souffrances et d'échecs, précisément dans cette vie humaine, Dieu vient, avec sa Parole de Grâce, pour déclarer qu'en Christ, nos péchés sont pardonnés, notre esclavage est terminé, nous sommes libres ! Nous sommes des femmes et des hommes libres, libres de servir et d'aimer, de manière responsable, comme Jésus le souhaite. Oui ! Pour nous aujourd'hui, c'est Pâques, et nous le proclamons avec joie.
Chères sœurs e t chers frères, reconnaître et confesser que nous sommes aimés de Dieu est quelque chose d'engageant, parce que l'amour de Dieu nous pousse à être ses disciples, nous pousse à suivre Jésus comme notre Maître, sur le chemin de la foi et d'un amour concret, personnel, responsable.
La bonne nouvelle de Pâques nous demande de comprendre et de voir qu'en Jésus Christ, Dieu se révèle accueillant, il nous accueille mais il exprime aussi ses exigences pour notre vie. Dieu montre à Pâques qu'il veut toujours la vérité et qu'il veut aussi de nous la vérité, et que pour cela, il ne se contente pas des enthousiasmes faciles, comme ce jour de l'arrivée de Jésus à Jérusalem. Il ne se contente pas de ces enthousiasmes faciles, mais il nous demande de suivre avec fidélité le chemin de la foi, c'est-à-dire le chemin du disciple.
Un chemin qui peut être éprouvant, vous le savez. Bien sûr que vous le savez, vous en avez vu suffisamment pour savoir qu'il en est ainsi. Vous savez combien il est difficile de persévérer dans la foi et dans l'espérance chrétiennes, dans un monde sceptique qui est attiré par d'autres fois et d'autres valeurs, vous le savez bien. Vous savez combien il est difficile d'être et de rester honnêtes, ce n'est pas facile, chaque jour, il faut être faire le choix de le rester. Et vous savez aussi combien il faut être vigilant pour ne pas se laisser aller aux préjugés, qu'ils soient culturels, ethniques, religieux ou politiques.
Vous savez quelle force de caractère il faut pour renoncer, comme Jésus l'a enseigné, à la violence, à la violence verbale ou physique, pour résoudre tout type de conflit. Vous savez combien il est facile de diviser, détruire, abattre, et à quel point il est plus éprouvant, plus difficile d'unir, de construire, de bâtir.
Vous savez donc combien la marche du disciple chrétien est difficile. Mais bien que difficile, c'est notre chemin, c'est le chemin d'aujourd'hui que Dieu a mis devant chacun de nous à Pâques. Et donc, nous avons des objectifs à atteindre en tant que disciples de Jésus. Nous avons un objectif spirituel et nous proposons aussi par ce culte, aujourd'hui, de construire la communion, l'unité de l'Église, en vivant chaque jour la vocation d'être un en Christ malgré les barrières linguistiques et culturelles. C' est un objectif que nous définissons de la manière suivante : être l'Église ensemble, être l'Église, ensemble, car s'il n'y a pas « d'ensemble », il n'y a pas d'Église. Le sens de l'Église, c'est : se rendre dans un lieu ensemble, pour se réunir, dans la communion avec Jésus Christ.
Mais nous avons, aujourd'hui à Pâques, un autre objectif, un objectif disons... civil : construire partout dans le monde, d'où que l'on vienne, des sociétés humaines, ouvertes et intégrées, multiculturelles et multireligieuses, dans lesquelles tout le monde, absolument tout le monde aurait les mêmes chances, droits et devoirs, sans discriminations et sans distinctions.
Ce sont des objectifs spirituels, des objectifs civils, difficiles et éprouvants, qui nous amènent parfois à plier les genoux et à renoncer à notre volonté propre, mais ces objectifs ont un sens profond et sont destinés à préparer une époque meilleure pour nous et pour nos enfants. Pour les croyants mais aussi pour les non croyants, en somme, pour tous et partout.
Chères sœurs et chers frères, aujourd'hui l'Évangile nous rappelle le vendredi de la Passion, moment de souffrance et de sacrifice, souvenons-nous qu'à ce vendredi où Jésus a souffert, succède le dimanche de la Résurrection, moment de l'accomplissement.
Là où l'être humain sème et engendre la mort (le vendredi de la Passion), Dieu sème et engendre la vie (le dimanche de Pâques). Là où l'être humain détruit (le vendredi de la Passion), Dieu crée (le dimanche de la Résurrection), et là où l'espérance est ensevelie, dans le sépulcre de Jésus (le vendredi de la Passion), Dieu la fait renaître, la ramène à la vie ( le dimanche de la Résurrection). Voilà la bonne nouvelle de Pâques que nous proclamons encore aujourd'hui et que nous voulons mettre en pratique également dans nos vies.
Nous avons donc la foi et l'espérance, et nous poursuivons l'objectif de l'unité, de la fraternité et de la communion réciproque. Nous regardons à la réalité de l'église et à celle du monde avec le regard de Jésus, sévère et sincère, bien sûr, mais surtout aimant et compatissant.
Chères sœurs et chers frères, nous sommes certains d'avoir, en Jésus Christ, un avenir et une espérance.
Qu'Il soit loué, aujourd'hui et pour l'éternité,
Amen.
Eugenio BERNARDINI, président de la « Table Vaudoise », Union des églises méthodistes et vaudoises du Piémont (Italie).