Déclaration publique des synodes de l’Eglise réformée de France et de l’Eglise évangélique luthérienne de France.
11 juin 2010
Avec celles et ceux dont la dignité est bafouée, elles dénoncent les logiques qui tendent à mesurer la valeur des gens à travers des chiffres – ceux de leurs ressources, de leurs dépenses ou du coût qu’ils occasionnent à la société. Reconnaissant la dépendance fondamentale des humains les uns à l’égard des autres comme une réalité positive, elles expriment avec force leur refus des politiques qui privilégient la compétition au détriment de la coopération et conduisent à casser tant d’humains. Dans un contexte de crise économique, elles appellent chacun et chacune à ne pas céder à la tentation de faire des économies aux dépens des plus fragiles et à inventer des solidarités nouvelles.
Face à la tentation d’occulter les questions de sens, les Églises entendent aussi affirmer qu’il est nécessaire de prendre en compte la personne humaine dans sa totalité – dans ses dimensions physiques, sociales, culturelles, psychologiques, mais aussi spirituelles. À la fois respectueuses du principe de laïcité et convaincues que l’Évangile de Jésus Christ peut aider à remettre debout celles et ceux que la vie a blessés, les Églises luthérienne et réformée plaident pour que les questions existentielles soient largement prises en compte dans les institutions à caractère social, notamment au travers d’aumôneries ou d’accompagnements spirituels.
C’est au nom de l’Évangile que nous nous engageons et que nous appelons chacun à s’engager ; il nous enseigne que l’on ne peut pas séparer l’amour de Dieu et l’amour du prochain et nous invite à reconnaître en chaque humain un être créé à l’image de Dieu, digne d’être aimé et capable d’apporter sa pierre à la construction du monde commun.
Déclaration commune adoptée
le 16 mai 2010 par le Synode national de l’Eglise réformée de France, réuni à La Force (Dordogne)
et le 6 juin 2010 par le Synode général de l’Eglise évangélique luthérienne de France, réuni à Montbéliard (Doubs).