Droits de l'Homme et Christianisme
18 déc. 2013
Mgr Dominique Mamberti, Secrétaire pour les relations avec les Etats, est intervenu le 13 décembre à l'Université Urbanienne de Rome, lors d'une conférence sur les liens entre la liberté religieuse et le christianisme, organisée par Georgetown University (Washington, D.C.) sur le thème : "Christianisme et liberté - Perspectives historiques et contemporaines".
Affirmant que "le concept de droits de l'Homme" est né dans un contexte chrétien, il a cité en exemple saint Thomas More qui montra, le payant de sa vie, que ce sont les chrétiens qui ont rejeté, au nom de la liberté de conscience tous types d'abus: "Le lien entre le christianisme et la liberté est donc originel et profond et plonge ses racines dans l'enseignement du Christ, trouvant ensuite chez saint Paul un de ses promoteurs les plus vaillants et géniaux. La liberté est inhérente au christianisme puisque, comme le dit saint Paul, le Christ nous a libérés pour que nous restions libres, l'apôtre se référant d'abord à la liberté intérieure...qui se répercute naturellement au niveau social... Nous fêtons cette année le 1700e anniversaire de l'Edit de Milan qui marque le couronnement de l'expansion sociale de la liberté intérieure affirmée par saint Paul. En même temps, d'un point de vue historique et culturel, l'Edit marque le début d'un chemin qui a caractérisé l'histoire européenne et du monde entier et qui a conduit, au fil des siècles, à définir les droits de l'Homme et à affirmer la liberté religieuse comme le premier des droits de l'homme". Si Constantin devina que le développement de l'Empire dépendait de la possibilité pour chacun de professer librement sa foi, "l'histoire humaine montre qu'il existe un cercle vertueux entre l'ouverture au transcendant caractéristique de l'âme humaine et le développement social. Il suffit de regarder le patrimoine artistique mondial, et pas seulement celui d'origine chrétienne, pour comprendre la bonté d'un tel lien... A ce point, il faut toutefois dissiper un malentendu dans lequel il est facile de tomber parce que le mot liberté peut être interprété de différentes façons. Celle-ci ne peut pas être réduite à un simple libre arbitre, ni comprise négativement comme une absence de lien" et "l'exercice correct de la liberté religieuse ne peut être détaché de l'interaction entre la raison et la foi... Cela constitue, en même temps une barrière contre le relativisme, et contre toutes formes de fondamentalisme religieux qui voient, comme le relativisme, la liberté religieuse comme une menace pour leur affirmation idéologique".
Mgr Mamberti a conclu en rappelant que lorsque le concile Vatican II a affirmé le principe de la liberté religieuse, "il n'a pas proposé de doctrine nouvelle. Au contraire, il a rappelé une expérience humaine commune, à savoir que "tous..., comme personnes dotées de raison et de libre volonté et donc capables d'assumer leur responsabilité, sont de la même nature..., tenus de chercher la vérité... C'est dans la vérité, vue non pas comme un absolu que nous possédons déjà, mais plutôt comme un objet de connaissance rationnelle et relationnelle, que nous pouvons trouver un exercice sain de la liberté. C'est justement dans ce lien que nous trouvons la dignité authentique de la personne humaine".
Source : VIS du 14 décembre 2013.
Commentaire « personnel » de l’article :
Je suis d’autant plus sensible aux droits de l’homme que la Déclaration Universelle du 10 décembre 1948 par la Société des Nations a précédé de 6 jours ma naissance.et que le lien entre « Droits de l’Homme » et « Evangile » parait désormais « évident » même si au cours des siècles l’Eglise en a malheureusement été trop souvent un « contre-témoignage » !
Denis Chautard