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A la veille de l’hiver, la ministre du Logement demande à l’archevêché de Paris de mettre ses bâtiments inoccupés à disposition pour accueillir les sans-domicile-fixe toujours plus nombreux.

La nuit dernière, en France, des centaines de SDF ont été condamnés à cauchemarder dehors, faute d’avoir pu trouver une place dans un centre d’hébergement. L’urgence est à la mise à l’abri alors que le mercure aujourd’hui à l’aube flirtait avec le zéro.

Pour tenter d’y parvenir, la ministre du Logement, Cécile Duflot, annonce dans nos colonnes qu’elle en appelle à la solidarité de l’église.

Elle vient d’écrire à l’archevêché de Paris, lui demandant de mettre à disposition certains de ses bâtiments non utilisés. Si elle n’est pas entendue, elle pourrait procéder à des réquisitions d’ici à la fin du mois, comme elle promet de le faire pour d’autres immeubles vides appartenant à des personnes morales (pas les particuliers donc), des entreprises ou des banques par exemple.

 La situation est très grave

En Seine-Saint-Denis, l’Eglise n’a pas attendu la sollicitation gouvernementale pour décider d’ouvrir ses portes aux exclus de la rue. Six paroisses, sous l’impulsion du Secours catholique, s’apprêtent en effet, pour la première fois, à offrir dans leurs murs le gîte et le couvert à des sans-abri. Pour que notre République laïque en vienne à lancer un SOS au « clergé », c’est que la situation est grave, très grave. Tous les soirs, le Samu social, joint via le numéro d’urgence 115, est dans l’incapacité de satisfaire de nombreuses demandes. La plupart des centres d’hébergement, surtout en Ile-de-France et en Rhône-Alpes, affichant complet. « Toutes nos places sont pourvues », s’inquiète Juliette Laganier, déléguée nationale Lutte contre les exclusions à la Croix-Rouge.

A l’origine de cette pénurie, l’arrivée de nouvelles populations : des familles monoparentales, des étudiants, des travailleurs pauvres et des personnes âgées victimes de la crise… Des résidents aux profils et aux parcours très variés que nous sommes allés rencontrer sous leur toit de survie. Pas simple pour eux d’en sortir. Car il manque cruellement de logements sociaux susceptibles de les accueillir. C’est que la file d’attente pour y accéder est interminable : 1,2 million de candidats…

Le Parisien

 

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