riton

 

Henri Gesmier, dit « Riton », a ouvert le 30 novembre 2010 un cycle de conférences sur l'engagement. Educateur en milieu carcéral et prêtre à la mission de France, l'homme au catogan a su nous ouvrir aux réalités du monde carcéral, et de son engagement de vie. Avec humanisme, foi, et sans langue de bois.

 

S'engager ce n'est pas aller chercher loin, c'est faire attention à la vie des autres. Chacun d'entre nous a le pouvoir de changer l'histoire de quelqu'un, de l'aider à passer un cap difficile... ». La leçon que nous a offerte le père Riton est finalement à son image : simple, discrète et humble.

Dans ses propos, il aurait pu insister sur les conditions difficiles en prison, la violence physique et psychologique, le manque de tout. Il a préféré nous montrer, à travers des histoires de rencontres et d'échanges, l'humanité de ces hommes. L'espérance qui se révèle par touches, malgré les barreaux.

Pendant 34 ans, cet éducateur « de base » comme il aime le rappeler, a œuvré auprès des détenus de Fleury Mérogis (la plus grande prison d'Europe), accompagnant les détenus dans leur vie carcérale, les aidant à se reconstruire ou à renouer avec leurs familles, les conduisant sur le chemin de la réinsertion. Toujours à leur écoute, sans juger ni faire la morale.

Un constat s'impose : les prisons françaises débordent, elles sont régulièrement pointées du doigt par l'Europe pour leur vétusté. Il faut dire qu'en 30 ans la prison a changé, au rythme de la société et de sa conception de la justice.

Lorsque Riton apprend son métier dans les années 70, les prisons accueillent surtout des bandits professionnels, mais il assiste ensuite à l'arrivée massive de toxicomanes, nombre d'entre eux étant aussi malades du sida. Depuis dix ans, les prisons se remplissent de sans-papiers, offrant le reflet d'une certaine mondialisation mise à mal.

Issue logique, erreur d'aiguillage, ou parfois mauvais concours de circonstances, la prison concentre autant d'histoires que d'individus. Mais pour beaucoup de prisonniers existent la même solitude, le même manque d'amour et la peur de ne pas se réinsérer.

Alors un regard, une parole peuvent-ils changer le cours d'une vie? Non seulement Riton le croit, mais il l'a vu, il l'a vécu. « Les choses qui touchent ne font jamais de bruit » rappelle-t-il.
Et nous, quand commençons-nous ?

Audrey Steeves


Programme des conférences d’Henri Gesmier


Qui est Henri Gesmier ?

Orphelin très jeune, le père Henri Gesmier a connu une enfance difficile. Parce qu’il a eu la chance de s’en sortir, il a décidé de consacrer sa vie aux jeunes de la rue et des prisons pour leur redonner espoir et dignité. C’est à la prison de Fleury-Mérogis que « Riton » (son surnom) exerce son métier d’éducateur depuis 35 ans. Il a aussi ouvert une maison d’accueil pour les jeunes en réinsertion à Paris. Il est aussi – et surtout - prêtre, ordonné en 1985 à la Mission de France.

Son engagement nous interpelle à plus d’un titre. Sur l’avenir de ces jeunes passés par la case prison, et leur insertion dans une société qui ne laisse pas le droit à l’erreur. Sur la place de la foi et de l’Espérance chrétienne dans ce milieu difficile et violent. Sur le regard que nous portons sur ces jeunes et sur notre propre engagement.

Bibliographie :

Riton 2

 

Henri Gesmier est auteur d’un livre :

Le deuxième père : un prêtre à l’écoute des jeunes, Carriere - 1993.

 

 

 

 

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