Joyeuses Fêtes de Pâques 2011
22 avr. 2011
vitrail de la Résurrection à Cluny
1) Ressusciter : La voie de l’Amour est la voie de la Vie
"Vivre, c'est apprendre à aimer" disait l'Abbé Pierre
Face à la méchanceté et à la jalousie des hommes, face aux forces du mal, il est en apparence impuissant. Mais en réalité, tout ce qu’ont annoncé les prophètes et les écrits des anciens est en train de « s’accomplir » :
Du fond de l’abîme, du creux de l’enfer, un tourbillon de vie, un torrent d’eau vive sont en train de surgir : « Voici l’Homme » !
La vie n’est pas prisonnière de la dégradation et des guenilles de la mort : Jésus est le « premier-né » d’une multitude.
Il ne sera jamais enfermé dans la mort et au tombeau. Aux femmes qui venaient embaumer son corps avec des aromates et du parfum, l’ange dira : « ne cherchez pas parmi les morts celui qui est vivant ». « Il n’est pas ici, il vous précède en Galilée ».
Pâques est notre deuxième naissance, notre naissance définitive !
S’il a fallu quarante jours (le Carême) pour nous préparer à Pâques et pour « apprendre à aimer », il nous faut encore quarante jours après Pâques pour « ancrer » cet amour dans nos vies (« le temps Pascal »).
Avec Jésus la résurrection c’est la victoire des « petits » des « sans grade », des blessés de la vie, c’est la victoire des vaincus, de ceux qui, en apparence, n’ont pas réussi… … de ceux qui sont rejetés parce que trop « dérangeants »… de ceux qui ne sont pas aimés parce que trop différents…de ceux qui n’ont pas réussi parce que trop faibles ou insignifiants…
La victoire de la résurrection n’élimine pas notre faiblesse, nos imperfections, notre fragilité… elle donne à chacun sa « juste place », elle remet les choses à l’endroit, elle est la victoire de l’Amour où la « vérité » de chacun apparaît à la conscience de tous…
2) Ressusciter signifie « se relever » ( en latin « re-surgere » )
Dans les églises Romanes, orientées vers l’Est, le soleil levant est le symbole de la résurrection. Jésus, dans l’Evangile a interpellé combien de malades, de paralysés, d’aveugles et de mendiants en leur disant « lève-toi et marche ! ». Dieu aime l’homme « debout » et « en marche, c’est-à dire « en VIE » !
Combien d’entre nous, au cours de cette année, ont été «mis à mal », mis à terre par les évènements du monde, par la crise économique et financière, par la maladie et les injustices ?
La pauvreté et la misère gagnent du terrain alors même que la médecine, les droits de l’homme, les moyens de communication, les sciences et les techniques progressent chaque jour.
Combien d’humains sur terre ont été accablés par les guerres, les catastrophes et les accidents ? Mais combien aussi se sont relevés et ont voulu recouvrer leur liberté après des décennies d’horreur, d’oppression et de dictature ?
Pour pouvoir se « relever » après avoir été « terrassé », « mis à terre », il faut trouver la force, le courage, la patience…. Je suis admiratif de voir comment des personnes accidentées ou blessées trouvent une énergie incroyable pour se remettre debout, réapprendre à marcher et à faire les gestes tout simples de la vie quotidienne.
Cette force de vie existe bel et bien en chacun pour nous aider à nous relever et à repartir même dans des moments difficiles. Cette « force de vie », ce désir de vivre, nous enseignent beaucoup sur cette réalité « extraordinaire » qui habite chacun et nous « transcende » !
Pour pouvoir se relever et repartir il faut aussi trouver le soutien, l’amour et la solidarité des proches et de ceux qui nous « donnent la main » dans ces moments d’épreuve : c’est particulièrement le cas lors du décès d’un proche où la terre semble se dérober sous nos pas et où nous ressentons un terrible « vertige » !
La solidarité est le cœur même de notre foi et de nos existences de croyants. Cette solidarité a pour fondement notre « fraternité ». Nous sommes tous « frères » car tous enfants d’un même « Père ». C’est l’Amour même de Dieu qui nous ouvre à une solidarité « sans frontière » !
Nous sommes « frères » aussi parce que nous avons conscience de notre faiblesse et de notre fragilité communes et que nous avons besoin les uns des autres pour marcher et pour avancer. Ensemble nous trouvons une force et un élan … qui nous « dépassent » ! Bien sûr cette solidarité peut aussi se réduire à des intérêts immédiats ou de circonstance : un groupe, une corporation, un clan … ! Mais en réalité, la force de l’unité est dans son ouverture, son inachèvement et sa recherche incessante du « bien commun » !
Joyeuses Fêtes de Pâques 2011