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Quelques jours avant la rentrée scolaire, je remarquais avec un brin d’étonnement la remise à neuf d’un jeu de marelle dans une cour de récréation. Malgré le numérique, la marelle aurait- elle gardé son attractivité ? Les jeux de cloche-pied sont intéressants à exploiter car ils réduisent nos appuis, mais éduquent à l’équilibre dans les passages en rupture.

              Attentifs aux basculements du monde, les membres de la Communauté Mission de France viennent de vivre leur assemblée générale. Nous avons observé combien les appuis institutionnels se sont réduits, les valeurs traditionnelles ont perdu en audience, les espérances ont replié leur territoire sur le présent. Il serait tentant de s’en tenir à des constats d’impuissance s’il est vrai que l’individu peine à vivre en couple, que le professeur ne sait plus comment tenir sa classe, que l’Europe a perdu le fil de son industrie et de sa finance, que les footballeurs ne savent plus faire équipe, que l’internaute ne sait plus à quel écran se vouer, que le croyant cherche sa route plus que sa paroisse.

            N’y a-t-il pas illusion à croire que le monde aurait rompu avec l’âge d’or d’un équilibre paisible ?

             La vie des enfants est faite d’incessants et joyeux sauts, avec lesquels ils manifestent leur vitalité communicative.

             Avec l’âge, l’adulte perd de sa souplesse, et toute rupture devient déstabilisante. Car il faudra puiser en profondeur et en patience l’énergie nécessaire pour retrouver la paix en soi-même et avec les autres.

             L’Eglise saura-t-elle entendre cet appel intérieur avec la même liberté que Jésus a vécu dans la rencontre avec ceux qui sont en rupture ?

             Saura-t-elle comprendre ce qu’il comporte de recherche d’appuis solidaires, de dialogue bienveillant, et d’espérance fraternelle malgré les tangages de l’existence ?

 

Arnaud FAVART, Vicaire général de la Mission de France

 

Lettre d’Information de la Communauté Mission de France n°348, Septembre 2012

 

 

Né en 1953, il a été ordonné prêtre de la Mission de France en 1981. Il a été successivement à Limoges, Marseille Nord, Pontigny, Le Havre, Gennevilliers.

             « J’ai toujours voulu être prêtre. Mais je ne voulais pas être quelqu’un à part, je voulais partager la vie de tout le monde !

              Pour cela, j’avais besoin d’apprendre un métier, comme tout le monde. » Après son bac, il fait des études de mécanique, puis après une maîtrise, passe un CAP de mécanicien d'engins de chantier. Il a été conducteur d'engins pendant douze ans. « Si tu n’avais pas travaillé comme nous dans les tranchées, nous n’aurions jamais connu de prêtres ! » avouaient plusieurs de ses collègues.

             En 1994, il est aumônier national des Scouts de France, plus spécialement chargé de la branche aînée. « Une grande découverte pour moi, à 40 ans ! ».

             Depuis 2003, il était envoyé en Creuse, chargé du secteur rural de Boussac. Il travaillait à mi-temps comme chauffeur de transport scolaire ; " le car, c'est ma chapelle, c'est mon église". Il était aussi éducateur à l'école de foot, et aumônier du groupe local des Scouts et Guides de France.

           Aux Presses d’Ile de France, il a publié en 2003 « La sève et le souffle », et en 2010 « La route, la boussole et le pain » où il a recueilli des anecdotes de la vie de camp conjuguant l'évangile et la vie scoute.

           Il est animateur du Réseau Rural de la Mission de France.

           Il publie régulièrement des chroniques pour LA CROIX, PELERIN, PANORAMA.

 

 

 

 

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