Le 4 février 1978 j’étais ordonné prêtre par le Père Gabriel Matagrin , Evêque de Grenoble
04 févr. 2012
Voici un extrait de l’homélie de mes vingt ans d’ordination, le 31 janvier 1998 en l’église de Vernonnet :
« Le ministère de prêtre est pour moi une passion pour la Bonne Nouvelle de l’Evangile ; pour l’Evangile à hauteur d’homme comme on aime dire à la Mission de France et une passion pour l’Homme : Croire que nous sommes aimés et que c’est l’Amour qui nous fait vivre.
Prêtre n’est pas un métier, même si cela réclame des compétences multiples, dont nous découvrons qu’elles nous font souvent cruellement défaut. Prêtre c’est d’abord une passion. Une passion comme celle des artistes ou des chercheurs, des amoureux, des voyageurs ou des ermites : La passion de ce qui est neuf, de ce qui commence – Le prêtre n’est pas un croque-mort ou un fossoyeur ; pour moi le prêtre est un accoucheur, un passionné de la naissance. Mais pour voir la pointe du jour, il faut accepter de traverser la nuit . Pour voir percer la vie au printemps, il faut s'engager à passer l’hiver. Pour découvrir les premières traces d’humanité, il faut consentir à les chercher au milieu des galères (et de bien des douleurs d’enfantement) de notre monde !
Le prêtre est un accoucheur d’Eglise. Et la vocation de l’Eglise c’est d’être le printemps, le printemps de la Parole de Dieu ! Oui je crois que l’Eglise a pour mission d’enfanter la Parole de Dieu, Parole de vie. Et l’Evangile est une naissance, un commencement. Ce n’est pas par hasard que les deux premiers mots de l’Evangile de Jean sont «au commencement » ! Mais attention, à tout instant tout peut basculer : l’Eglise peut devenir une mère acariâtre, possessive, jalouse : C’est alors que la parole de vie devient lettre morte quand nous l’enfermons, comme les pharisiens, dans un code, des interdits ou des faux-semblants. Au contraire l’Eglise peut donner la vie, ouvrir une route à l’Esprit : l’Esprit qui fait de nous des hommes libres, affranchis de l’esclavage des idoles, du vertige du néant ou de la peur de vivre !... »
Aujourd’hui je remercie le ciel de garder « vive » en moi cette « grâce » des commencements !